Posté leAuteuradmin 3
- A monsieur le Commissaire de Police du Ve Arrondissement de Paris
- A monsieur le Préfet de Police
- A madame la Maire du Ve Arrondissement de Paris
- A madame la Maire de Paris
- A monsieur Gérald Darmanin, Ministre de l’Intérieur
- A madame la Procureure de Paris
- A monsieur Eric Dupont-Moretti, Garde des Sceaux, Ministre de la Justice
- A madame Elisabeth Borne, Première Ministre
- A monsieur Emmanuel Macron, Président de la République
Madame, Monsieur,
La Fédération nationale de la Libre Pensée est régulièrement agressée, insultée, menacée par des groupes de l’extrême-droite et des catholiques intégristes. Sa librairie rue des Fossés-Saint-Jacques à Paris 5éme est régulièrement taguée, dégradée et la vitrine défoncée. Des rassemblements de provocateurs haineux ont aussi lieu régulièrement pour vilipender, insulter et menacer de faire taire « par tous les moyens » (selon l’expression filmée et diffusée sur les réseaux sociaux) la Libre Pensée.
La raison de ces agressions ?
La Libre Pensée défend bec et ongles la loi du 9 décembre 1905 de Séparation des Eglises et de l’Etat et, particulièrement son article 28 qui prohibe, à partir du 1er janvier 1906, d’ériger sur des emplacements publics tout symbole religieux.
La Libre Pensée a donc recours à tous les moyens légaux, notamment de Justice administrative, pour faire respecter la loi. Elle gagne très souvent ses recours en Première instance, plus souvent encore en Appel, et toujours en dernier lieu au Conseil d’Etat, instance suprême de la Justice administrative.
En clair, elle fait ce que ne font pas, ou plus, ou peu, ou pas du tout les Corps constitués de la République. Pire, on voit à Béziers dans l’Hérault, la collusion étroite entre le Maire Robert Ménard apparenté Rassemblement national et le Préfet, représentant de l’Etat. Sans doute pour remercier Madame Emmanuelle Ménard, Députée de son triste état, de se faire une gloire de ne jamais voter pour une motion de censure qui renverserait le Gouvernent Macron/Borne.
En clair, Emmanuelle en pince pour Emmanuel, dont l’origine veut dire « Dieu parmi nous ». La mythologie pencherait plutôt pour Yahvé plutôt que pour Jupiter, mais la Réaction n’a jamais été regardante quand il s‘agit de religion. On sait récemment que Robert Ménard n’a pas écarté la possibilité de rejoindre un jour le Gouvernement d’Emmanuel Macron. CQFD… Et voilà pourquoi votre fille (et le Préfet de l’Hérault) est muette.
Une nouvelle fois, la Librairie de la Libre Pensée a été taguée et dégradée
Dans la nuit du 8 au 9 juin 2023, les nostalgiques de la Réaction alliant l’Ancien-Régime et le Régime de Vichy s’en sont pris à la Librairie de la Libre Pensée.
ET POURTANT, la Libre Pensée a déposé plusieurs mains courantes et alerté le Commissariat de Police du Vème arrondissement de Paris sur les dégradations commises, commissariat qui est à 200 mètres du siège de la Libre Pensée.
ET POURTANT, la Libre Pensée s’est adressée le 20 avril 2023 à madame la Procureure de Paris pour l’alerter sur ces agressions en lui demandant de faire le nécessaire pour que cela s’arrête.
ET POURTANT, malgré toutes ces démarches légales, rien n’y fait, les provocations, les agressions, les dégradations continuent.
ET POURTANT, quand il s‘agit d’arrêter et de condamner celles et ceux qui manifestent contre la dérive autoritaire du Régime, celles et ceux qui sont accusés « d’injures envers le Chef de l’Etat » le nouveau délit pénal de blasphème (celui que la Révolution française avait abrogé immédiatement), celles et ceux qui, après avoir été gazés et matraqués, continuent obstinément à vouloir défendre le droit à une retraite décente et à un âge décent pour pouvoir en profiter ; la Police et la Justice du Régime savent trouver les moyens pour les traquer et les trouver pour les embastiller.
Alors pourquoi cette impunité des agresseurs contre la Libre Pensée ?
Serait-il donc plus grave de faire un doigt d’honneur au Chef de l’Etat que d’attaquer et de dégrader les locaux de la plus vieille association laïque de ce pays, celle qui a établi les lois laïques scolaires de 1882, 1884, 1886 de Jules Ferry et Ferdinand Buisson établissant le droit à l’Instruction pour tous les enfants de la République, celle de 1901 fondant la liberté d’association, fondement de la Démocratie organisée, celle de 1905 garantissant la liberté de conscience pour tous ?
Constatant cette impunité scandaleuse, la Fédération nationale de la Libre Pensée s’adresse donc aux Corps constitués du Régime et à leurs supérieurs hiérarchiques pour leur demander s’ils comptent faire quelque chose pour stopper ces agressions ou s’ils entendent laisser encore l’impunité la plus totale aux agresseurs ?
Faute de quoi, ils prendraient la responsabilité morale, civile, pénale, administrative et politique de tout ce que cela pourrait entrainer comme conséquences dans l’avenir.
La question reste posée :
Défendre la laïcité et la loi de 1905, est-ce là un délit ?
Et des milices privées d’extrême-droite et catholiques peuvent-elles imposer leur loi ?
Aux Corps constitués de répondre enfin !
Paris, le 12 juin 2023
Jean-Sébastien Pierre, Président de la Fédération nationale de la Libre Pensée
Catégories défense des libertés
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