Publié le 4 juin 2023
Nous avons écrit le gros de ce texte dans les jours qui ont suivi la mobilisation du 25 et 26 Mars 2023 à Sainte-Soline (79) contre les méga-bassines. Beaucoup de textes ont été publié à ce sujet, et nous aimons prendre le temps de redescendre et de pouvoir confronter notre analyse aux autres. Deux mois après et le sujet étant maintenant moins chaud, il nous semble utile de partager cette analyse.
Ce texte d’analyse politique sera complété par un second texte d’analyse tactique (Retour tactique pour perspective stratégique : gagner grâce à la diversité des pratiques).
1. Ultra-violence policière
2. Défense de l’agriculture industrielle et productiviste
3. Organiser la destruction et le pillage des campagnes : la FNSEA et les chambres d’agriculture
4. Guerre de l’eau : le cas de Sivens et la para-répression
5. Menace de dissolution des Soulèvements de la Terre
ULTRA-VIOLENCE POLICIÈRE
Nous étions ce week-end du 25 et 26 mars 2023 à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres aux côtés de dizaines de milliers de personnes. Comme les autres 25000 à 30000 personnes présentes, nous avons assisté au déferlement d’ultra-violence policière.
Nous sommes des habitué.e.s des mouvements sociaux et avons participé au cours des dernières décennies à nombre de mobilisations anticapitalistes de dimension internationale ou de luttes du territoire : contre-sommets (G8, G7, Otan, G20), ZADs (Notre-Dame-des-Landes, Sivens,…), Bure, du mouvement anti-CPE aux Gilets jaunes en passant par la loi Travail.
Nous avons assisté aux multiples évolutions des politiques répressives et des stratégies du maintien de l’ordre. Ancré.e.s dans notre courant antifasciste autonome, nous dénonçons depuis plusieurs décennies la militarisation croissante du maintien de l’ordre (flashball, LBD, grenades,…) , le développement technologique (drones, vidéosurveillance, fichage ADN, marqueurs, IMSI catcher,…) qui l’accompagne, le contrôle social qui facilite l’identification et la mise au ban de celles et ceux qui luttent.
Ce week-end, le niveau des violences policières, l’intensité de la violence du dispositif de maintien de l’ordre nous a paru démesurée : plusieurs véhicules blindés équipés de tourelles lance-grenades, 20 quads militaires accueillant des binômes pilote/LBD, 9 hélicoptères, 3200 flics, des double-lignes de dispositif, des fossés, des barbelés, et plus de 5000 grenades lancées en quelques heures, un chantier de bassines entièrement ceinturé par les fourgons des FDO.
L’intensité de la violence de ce dispositif s’est aussi mesurée au nombre et à la gravité des blessé.e.s : 2 personnes dans le coma, 3 pronostics vitaux engagés, de 20 à 40 blessés graves, plus de 200 personnes blessée. Plusieurs personnes, plus d’une dizaine, sont d’ores et déjà mutilé.e.s, pour certain.e.s défiguré.e.s : oui, il y a déjà des « gueules cassées » de la guerre de l’eau.
Pourquoi ? Pour protéger une surface de terre nue, équivalente à une dizaine de terrains de foot, entourée d’une butte de terre artificiellement construite. Un trou, rectangulaire, entièrement vide : pas de cible stratégique, pas d’équipements, de bâtis ou de matériel à défendre.
La défense par les FDO du site était symbolique : il s’agit pour le pouvoir de rappeler que l’État règne en maître, qu’il est partout chez lui et que nul sujet n’est censé lui opposer une résistance telle qu’une partie du territoire lui échappe. Cette loi du bâton, l’État l’applique dans les quartiers populaires, mais aussi dans les stades, dans les cortèges de tête et sur les ZADs ou luttes du territoire.
Sauf qu’il ne s’agit plus de bâtons, mais de grenades, de lanceurs de grenade, de LBD, et autres armes classés « armes de guerre » selon le Code de Sécurité Intérieure. La grenade GM2L, comme d’autres avant elles (GLIF4, OF-F1) enfonce des éclats loin dans la chair, arrache des membres, mutile et tue. Les LBD continuent de crever des yeux et d’enfoncer des boites crâniennes.
En regardant le sol après l’explosion d’une GM2L, il y avait un cratère, 25 cm de diamètre, 20 cm de profondeur (imagine sur un corps). La défense du site était aussi militaire, avec des objectifs : les flics n’étaient pas là pour mener des arrestations, mais bien là pour faire un maximum de dégâts physiques et créer un effroi, un choc psychologique collectif.
On comprends alors que la défense du site avec un tel arsenal et niveau de violences policières n’est pas uniquement symbolique et militaire, elle est aussi hautement politique : il s’agit pour l’État de défendre un modèle agricole, un mode d’organisation économique et politique de l’agriculture.
DÉFENSE DE L’AGRICULTURE INDUSTRIELLE ET PRODUCTIVISTE
Ce modèle agricole, c’est celui de l’agro-industrie, celui qui est en place depuis environ 70 ans. La construction de la Communauté Économique Européenne, puis de l’Union Européenne, la création de la PAC (politique agricole commune), la mise en marché de l’agriculture, l’urbanisation et l’aménagement du territoire ont amené au triomphe de ce modèle agricole. Basé sur le productivisme, la mécanisation, l’ouverture aux marchés internationaux, les délocalisations des productions agricoles, le recours massif aux pesticides (dits « produits phyto-sanitaires »), les mono-cultures (notamment irriguées), ce modèle agricole industriel aura réussi en moins d’un siècle à flinguer les campagnes et détruire ce qu’ils appellent aujourd’hui « ruralité ».
L’agro-industrie est une entreprise de démolition des métiers, des coutumes et des savoir-faires paysans. Elle ruine les sols, les réserves et cours d’eau, la biodiversité. Pour devenir hégémonique, il a fallu commencer par détruire la « classe des paysan.ne.s », s’attaquer à tout ce qui faisait « classe » chez les paysan.ne.s. C’est d’ailleurs ce processus de sape des structures et modes d’organisation communs qui existaient auparavant qui est à l’origine du capitalisme. Ce que nombre d’historien.ne.s du capitalisme nomment le mouvement des enclosures et la fin des communs, dans l’Angleterre du XVIe siècle et pointent comme la première affirmation du capitalisme : ce qui été commun (terres communales, chasse, pratiques agricoles, de subsistance et d’organisation communes) est alors divisé (enclos) et des propriétaires terriens privatisent ces surfaces pour leur bénéfice individuel.
Si la propriété privée se développe dès alors comme unique modèle de possession des terres, il faudra encore aux capitalistes plusieurs siècles avant d’arriver à remplacer l’agriculture paysanne (et ainsi la classe paysanne, ses méthodes, techniques et rites millénaires) par l’agriculture industrielle. Au XXe siècle, l’émergence de la figure de l’exploitant agricole (agri-manager, patron des champs) à la place de celle du paysan (travailleur de la terre, habitant du pays), la mise sous tutelle des agriculteurs par le subventionnement massif et l’encouragement à la croissance des fermes et des volumes produits (PAC, primes à l’hectare), la commercialisation des pesticides et autres poisons, mais aussi l’accaparement des terres par l’urbanisation (artificialisation des sols) ou par les industries (biocarburants, élevage, exportations,…) ont été un mouvement de fond qui ont radicalement changé le monde agricole.
Cette démolition des biens/pratiques communs et de la paysannerie, au profit d’une agriculture industrielle empoisonnée et nocive (dite « moderne »), a été orchestrée, mise en œuvre par des institutions et des acteurs politiques : les chambres d’agriculture et les syndicats agricoles majoritaires.
ORGANISER LA DESTRUCTION ET LE PILLAGE DES CAMPAGNES : LA FNSEA ET LES CHAMBRES D’AGRICULTURE
La puissante FNSEA (Fédération nationale des Sociétés et Exploitants Agricoles) règne en maître sur quasi l’ensemble des chambres d’agriculture depuis les années 50. Puissant lobby industriel, elle réussit le pari fou d’à la fois servir la soupe aux grands groupes agro-industriels (comme Nestlé, Bayer Monsanto, etc) en accompagnant les politiques ultra-libérales au niveau des chambres d’agriculture (politique d’attribution des terres agricoles via la SAFER, législation, etc) tout en faisant croire aux agriculteur.rice.s qu’elle est leur syndicat et leur outil de représentation dans le monde politique. En réalité, la seule chose que représente vraiment la FNSEA, ce sont les lobbys et groupes industriels qui constituent l’envers du décor de notre alimentation, de notre agriculture, et qui spéculent et s’enrichissent sur l’endettement et la vie de labeur acharné des agriculteur.rice.s.
Il y a toujours une lutte des classes en cours chez les paysan.ne.s, ici comme ailleurs. Les exemples emblématiques du MST (mouvement des sans-terres) au Brésil, le réseau Via Campesina, ou dans le contexte français la Confédération paysanne, qui porte fièrement l’histoire et l’actualité d’un mouvement politique paysan clairvoyant sur les maux de l’agriculture moderne, en témoignent. Avec des slogans comme « Trois fermes valent mieux qu’une ! », « pour des campagnes vivantes », « contre l’accaparement et l’artificialisation des terres »,…, et une ligne politique pour l’agriculture paysanne, pour des formes de « démocratie » des territoires ruraux associant population et agriculteur.rice.s, consommateurs et producteurs.
GUERRE DE L’EAU : LE CAS DE SIVENS ET LA PARA-RÉPRESSION
Dans le contexte français, la guerre de l’eau a commencé il y a déjà quelques temps. Et nous devrions nous en souvenir, tant certains profitent de l’amnésie des luttes pour imposer leur patte et leur hégémonie (du côté des révolutionnaires comme en face). Outre le fait qu’un des acteurs de premier plan et central dans le projet des méga-bassines, la CACG (Compagnie d’Aménagement des Coteaux de Gascogne) était également aux commandes à Sivens, plusieurs similitudes ou résonances sont là.
La lutte contre le barrage de Sivens (d’octobre 2013 à mars 2015) est un des actes fondateurs de cette « guerre de l’eau ». Et déjà là l’État n’a pas hésité à tuer un humain pour sauver le modèle agro-productiviste. La destruction de la zone humide du Testet a été justifié par les besoins d’irrigation des cultures céréalières gourmandes en eau, envers et contre tout bon sens paysan.
Les gendarmes qui ont tué Rémi Fraisse l’ont fait en défendant (là aussi) un carré de terre vide, au milieu de la nuit. La ZAD de Sivens a été expulsé suite à deux week-ends puis une semaine entière de blocage des accès à la ZAD. Blocages organisés par ce que l’on a appelé les « milices antizadistes » de Sivens, milices initiées par les pouvoirs publics locaux suite à l’impossibilité de poursuivre la répression par la voie habituelle (le retrait des forces de l’ordre de Sivens a été ordonné suite à la mort de Rémi Fraisse). La FNSEA a mis sur pieds ces milices en mobilisant sa structure organisationnelle : toutes les FDSEA de Midi-Pyrénées ont participé aux blocages, les portes-paroles de la FDSEA ont alterné entre la cagoule et le manche de pioche et les interventions médiatiques appelant à chasser les zadistes « étrangers », invisibilisant les nombreux paysan.ne.s et travailleur.euse.s des terres engagé.e.s pour la défense de la zone humide du Testet.
En proposant un espace politique pour faire la répression de la lutte à Sivens, la FNSEA a alors réussi à liguer contre les défenseur.euse.s du territoire toute une partie du monde rural : sociétés de chasse locales, membres de clubs de rugby ou rally, membres de partis d’extrême-droite (FN), patrons et notables locaux intéressés économiquement par la construction du barrage, riverain.e.s, etc.
Avec le soutien des politiques (le préfet Carcenac en premier lieu) et des médias bougeois (coucou la Dépêche), la FNSEA et Maryline Lherm (mairesse de Lisle-sur-Tarn) ont alors réussi le coup de force de faire évoluer le débat local public de la question de « pour ou contre le barrage/une agriculture respectueuse des milieux naturels/la préservation de la zone humide » à la question de « pour ou contre la ZAD/les zadistes/les pelluts ». En reformulant ce débat et en polarisant les tensions non pas sur l’État et les saccageurs de la FNSEA, mais bien sur les zadistes « étrangers », « n’habitant pas le Tarn », (à qui l’ont a alors fait porté tous les maux du monde) ils ont ainsi justifié les violences des milices (on parle d’une cinquantaine d’agressions) : chasses à l’homme, agressions physiques et menaces contre les agriculteur.rice.s anti-barrage et leur famille, barrages « citoyens » où étaient violentés devant les flics les habitant.e.s du coin anti-barrage, dégradations de véhicules des habitant.e.s locaux anti-barrages, affrontements armés avec les résistant.e.s de Sivens,…
Si aux côtés de la FNSEA on a alors peu vu le syndicat agricole d’extrême droite Coordination Rurale, c’est surtout parce que son véritable territoire d’implantation politique est le Lot et Garonne.
De manière plus récente, la Coordination Rurale s’engage également dans une tension fascisante et populiste : affaire du Lac de Caussade (47), opposition à la venue de Tondelier, …
FNSEA et Coordination Rurale marchent main dans la main en Deux-Sèvres et en Poitou pour alimenter une tension auprès des paysan.ne.s et écologistes et contrer le discours de la Confédération Paysanne. Des actions d’intimidation et des violences contre des personnes, des véhicules ou des évènements militants contre les méga-bassines ont déjà eu lieu : saccage d’une projection à Limoges, blocages contre la venue d’élu.e.s écologistes, intimidations et menaces envers des militant.e.s écologistes ou paysan.ne.s, passages à tabac au domicile de militants anti-bassines, en Poitou, Deux-Sèvres, Lot et Garonne,…
Lors du week-end du 25 et 26 Mars, ceux-ci étaient présents : pendant que nous marchions, ils ont rayés des carrosseries de voiture, dégonflés les pneus des véhicules et probablement commencer un travail de recensement des immatriculations présentes aux alentours du camp anti-bassines.
Suite aux milices de Sivens, les responsables locaux de la FNSEA ont été appelés, notamment en Pays de la Loire (ZAD de NDDL) et par le Center Parcs (ZAD de Roybon) pour transmettre/enseigner leur savoir-faire en matière de para-répression, tant aux acteurs économiques (l’entreprise Center Parcs) que politiques (FDSEA).
Dans ce contexte, il nous semble important de penser et organiser aujourd’hui des stratégies d’autodéfense face à la violence organisée par des milices liées aux syndicats agro-productivistes. Ce serait, en plus, une perspective concrète de lutte et de convergence entre paysan.ne.s, militant.e.s antifascistes et écologistes.
MENACE DE DISSOLUTION DES SOULÈVEMENTS DE LA TERRE
Darmanin, acculé par ses mensonges sur la gestion du maintien de l’ordre et des secours, dégaine une énième dissolution visant le mouvement écologiste les Soulèvements de la Terre. Comme ce fut le cas pour les camarades du Groupe Antifasciste Lyon et Environs ou du Collectif Palestine Vaincra, la dissolution vise à diaboliser l’opposant en le présentant comme un danger public qui menacerait l’ordre établi. En fait, ce que Darmanin veut faire payer aux Soulèvements de la Terre, c’est leur force politique de présenter les caractéristiques d’un véritable mouvement de résistance, capable de mettre en échec des projets inutiles, dangereux et souvent absurdes comme celui des méga-bassines. 5 ans après l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes.
Cette lutte contre les méga-bassines pose des questions politiques essentielles aujourd’hui : sur la gestion de l’eau, sur le modèle agricole, sur le réchauffement climatique et ses effets.
Pour l’État et ses représentant.e.s, cette lutte menace les intérêts et l’hégémonie de l’agro-industrie, qui construit sa mainmise privée sur l’eau en étant financée par de l’argent public. Ça remets tout un système en cause, qui, pour nombre d’entreprises, chambres d’agriculture et politiques, est habituel, normal, car en place depuis des décennies. Basé sur un verrouillage des institutions et des secteurs économiques (filière, chambres d’agriculture, centres de formation, organismes, entreprises, banques, pouvoirs publics ..), une stratégie de communication dans les médias et des législations facilitantes, ce système priorise l’agriculture industrielle sur toute autre forme. Ça fait plus de 60 ans que tout ce petit monde s’enrichit sur le dos des agriculteur.rice.s et des territoires ruraux. Ils ont construit des industries et le business est juteux : ils ne vont pas le lâcher comme ça !
La réussite (numérique) de la mobilisation du 25 et 26 Mars 2023 contre les méga-bassines accélère la réaction du gouvernement, pantin et bouffon de l’agro-industrie : Macron a précipité ses annonces concernant le plan d’orientation/gestion de l’eau, le nouveau président de la FNSEA a été reçu en grandes pompes à l’Élysée, et l’État a fait marche arrière sur les interdictions de certains pesticides, tout en demandant une mise en pause des « réglementations écologiques » afin de pouvoir ré-industrialiser le pays. Pour eux, on ne fonce pas assez vite dans le mur, il faut y aller plus vite encore !
A notre époque, tout devrait être fait pour relocaliser les productions agricoles, sortir des pratiques toxiques de l’agriculture industrielle, généraliser l’agriculture paysanne, développer des économies locales durables, des circuits courts et circulaires, sanctuariser et économiser les communs tels que l’eau, développer de nouveaux communs, comme par exemple un service public d’accès à l’alimentation, former les agriculteur.rice.s d’aujourd’hui et de demain à l’agriculture paysanne, oser des politiques radicales de préservation et de restauration de la biodiversité, de désindustrialisation, de retour à des formes économiques plus simples et non-polluantes, et s’engager sur une véritable décroissance pour sauver nos peaux et notre planète. À dix milles lieues du greenwashing capitaliste.
La lutte contre les méga-bassines, mais aussi les autres luttes écologistes ou du territoire dans lesquelles sont engagés, entre autre, les Soulèvements de la Terre sont un danger pour les capitalistes et leurs représentants politiques. Le ministre de l’intérieur se fait aujourd’hui le pantin de l’agro-industrie, il répond en s’enfonçant dans une spirale autoritaire et liberticide, en attaquant un mouvement politique après avoir mis dans le coma deux personnes et mutilé beaucoup d’autres.
Depuis que nous avons écrit ce texte, nombre de communiqués, manifestations, mobilisations, analyses ont été produites. Si nous sommes aujourd’hui rassuré.e.s de savoir que Mickaël et Serge sont dans la direction de la vie plus que de la mort, nous témoignons notre solidarité pleine et entière aux très nombreuses personnes blessé.e.s physiquement, à celles traumatisées par les violences policières, à celles également blessé.e.s dans le mouvement social contre les retraites, et aux blessé.e.s de la police du quotidien, des quartiers pops aux stades, des teufs libres aux expulsions locatives.
OTATO (otato@riseup.net)
(les images utilisées pour illustrer l’article sont de Sivens)
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