Imposteur du CLIMAT et lobbyiste du NUCLEAIRE
11 Mars 2023 (Fukushima + 12 ans)
Par Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
Invité quasiment sur presque tous les plateaux de télé et de radio, interviewé (la plupart du temps sans la moindre contradiction) dans de nombreux journaux, le bonimenteur Jean-Marc Jancovici, conteur de talent mais menteur sans état d’âme, fait une promotion éhontée de l’industrie nucléaire sous prétexte de « sauver le climat », ce dont il se moque en réalité totalement. D’ailleurs, ses sponsors principaux sont de grands « amis » de l’environnement et des droits sociaux : EDF, Bouygues, Vinci, BNP, Véolia, etc (cf https://theshiftproject.org/gouvernance )
Il ne s’agit pas là de corruption au sens juridique du terme, mais c’est incontestablement le cas moralement… et financièrement.
La tactique de M. Jancovici, lorsqu’il prend la parole, est facile à décrypter : il commence par aligner des évidences (« polluer c’est mal », « nous consommons trop », « l’humanité de peut pas continuer comme cela », etc) et, une fois qu’il s’est assuré l’assentiment des auditeurs, il assène son unique obsession : « il faut construire des réacteurs nucléaires ».
M. Jancovici se garde bien de rappeler que la part du nucléaire dans l’électricité mondiale est passée de 17,1% en 2001 à 9,5% à ce jour, véritable chute libre qui va continuer avec la fermeture inéluctable d’environ 200 vieux réacteurs dans les 20 ans à venir, contre seulement quelques dizaines de nouveaux réacteurs – principalement en Chine – et encore, à condition que les constructeurs arrive à les terminer, ce dont EDF est notoirement incapable (le réacteur EPR en chantier à Flamanville devait entrer en service en 2012, et il est loin de pouvoir fonctionner !)
M. Jancovici se garde bien de rappeler que la part du nucléaire, 9,5% de l’électricité mondiale, correspond à moins de 2% de la consommation mondiale d’énergie (*) : s’il fait courir à l’humanité un danger extrême, le nucléaire est en réalité une énergie marginale sur Terre, et en déclin : elle est donc et va rester parfaitement incapable de « sauver le climat ».
M. Jancovici se garde bien de rappeler que ce n’est pas le nucléaire qui s’attaque au changement climatique, mais exactement l’inverse : les réacteurs sont mis en grave danger par les tempêtes (de plus en plus intenses et fréquentes), l’assèchement des rivières (comment refroidir les réacteurs sans eau ?) et la montée des océans : les risques sont de plus en plus graves d’inondation des centrales en bord de mer ou d’estuaire comme ce fut le cas en décembre 1999 à la centrale du Blayais (Gironde) qui avait alors frôlé la catastrophe.
M. Jancovici et sa campagne de désinformation font le jeu de M. Macron et son illusion de rester dans l’Histoire comme MM Mesmer et Giscard, les ordonnateurs – de façon totalement antidémocratique, sans même un vote du parlement – du parc nucléaire actuel. Ce dernier a certes fonctionné plus ou moins correctement (tout en frôlant le désastre à plusieurs reprises et en produisant des montagnes de déchets radioactifs pour lesquels n’existe aucune solution) mais il est aujourd’hui dans un état avancé de délabrement, corrodé et fissuré de partout, ce qui oblige la France à importer massivement de l’électricité de chez ses voisins et en en particulier de l’Allemagne.
La seule chose que peuvent atteindre MM Macron et Jancovici, c’est que des dizaines de milliards d’euros soient à nouveau gaspillés dans des chantiers de prétendus « nouveaux » réacteurs (l’EPR a été conçu au début des années 90, sa version prétendument « simplifiée », dite EPR2, est une illusion qui va tourner de la même façon au désastre industriel et financier) qui vont échouer aussi sûrement que l’EPR de Flamanville.
Depuis des mois, M. Jancovici bénéficie d’une promotion insensée et gratuite sur presque tous les médias pour sa bande dessinée mensongère « Le monde sans fin » qui, de fait s’est vendue massivement : à défaut de « sauver le climat », M. Jancovici a assuré ses arrières !
Voici ci-dessous les principales rectifications qu’il est nécessaire d’apporter aux affirmations de cette BD mensongère.
Stéphane Lhomme
Directeur de l’Observatoire du nucléaire
11 Mars 2023 (Fukushima + 12 ans)
(*) Il faut bien différencier électricité et énergie : l’électricité ne représente sur Terre que 19,7% de la consommation mondiale d’énergie, et le nucléaire moins de 10% de l’électricité.
REPONSES aux TROMPERIES de Jean-Marc JANCOVICI
sur LE NUCLÉAIRE dans la BD « LE MONDE SANS FIN »
Avertissement : je n’ai pas acheté la BD de M. Jancovici dont je connais trop bien le discours (habile) de propagande. Mais un ami m’a envoyé les principales affirmations pro-nucléaires contenues dans la BD en me demandant d’y répondre. Voici ce que cela donne…
Page 130 :
À 3 % d’uranium 235 dans les réacteurs nucléaires français, ça ne risque pas d’exploser. En effet, il faut plus de 99 % d’enrichissement pour faire une bombe.
Réponse : une catastrophe nucléaire n’est effectivement pas une explosion atomique comme celles des bombes d’Hiroshima et Nagasaki par exemple. Mais… le résultat est comparable. Les catastrophes « civiles » de Tchernobyl et Fukushima ont disséminé des particules radioactives sur des milliers de kilomètres, irradiant et contaminant des millions de personnes (voir plus bas). M. Jancovici veut-il signifier à toutes ces victimes que leur cas n’est grave car ce n’est pas une « vraie » explosion atomique ?
Page 131 :
Contrairement, par exemple, aux centrales solaires, la concentration de l’énergie nucléaire économise de l’espace (au sol) et consomme moins de métal, de ciment, etc.
Notons déjà que, si les centrales nucléaires occupent effectivement peu d’espace, l’industrie nucléaire française dans son ensemble sévit sur d’immenses distances et mêmes sur plusieurs continents : les mines d’uranium alimentant les centrales françaises sont situées au Niger, au Kazakhstan, au Canada, en Australie, etc. D’autre part, de nombreuses matières nucléaires sont envoyées par EDF en Russie (y compris pendant la guerre en Ukraine !) et une partie revient ensuite chez nous après diverses opérations. Par ailleurs, la France est quotidiennement parcourue par des convois de matières nucléaires transportées – en engendrant d’ailleurs de réels risques pour la population – par camions et par trains reliant les usines atomiques, les centrales, les sites de stockages, etc.
Ceci dit, la production d’électricité par le nucléaire est en effet centralisée à l’extrême… ce qui pose divers problèmes plus ou moins graves. Par exemple :
– pendant des décennies, les quelques communes françaises où ont été construites les centrales nucléaires ont bénéficié de taxes professionnelles indécentes pendant que les 36 000 autres communes se serraient la ceinture. On notera d’ailleurs que, suite à la fermeture de la centrale de Fessenheim, le maire de cette commune ne cesse de geindre et de réclamer des compensations… au lieu de se réjouir de ce que sa commune ait été immensément privilégiée pendant près de 50 ans !
– Une fois l’électricité produite, il faut la transporter sur des centaines de kilomètres par des lignes à Très haute tension (THT). Alors qu’on entend continuellement parler des éoliennes, la centralisation nucléaire impose la présence en France de plus de 250 000 pylônes, qui plus est reliés entre eux par des lignes électriques qui balafrent et défigurent le pays bien plus que les éoliennes.
Page 132 :
Le nucléaire émet très peu de CO2 au Kwh produit (6g de Co2/Kwh).
Certes mais :
– les énergies renouvelables en émettent encore moins, en particulier l’hydroélectricité. Cette dernière a aussi ses aspects négatifs, mais elle produit sur Terre 50% de plus d’électricité que le nucléaire… sans générer le moindre déchet radioactif.
– La question du climat est grave, mais ce n’est pas la seule et elle ne doit pas faire oublier les autres graves problèmes : le nucléaire est responsable de 100% des déchets… nucléaires !
Page 132 :
La durée de vie d’une centrale est de 60 ans.
Oui… hélas ! Pendant ce temps, les énergies renouvelables ne cessent de progresser et leur coût de s’effondrer. Prenons l’exemple du réacteur EPR de Flamanville (Manche) : si EDF parvient un jour à le terminer – au moment où nous écrivons, le chantier dure depuis près de 15 ans alors qu’il devait être terminé en 4 ans ! – et à l’exploiter correctement, il produira pendant 60 ans une électricité terriblement coûteuse. Il faudra alors le fermer (malgré le coût insensé de sa construction) ou subir pendant des décennies sa production ruineuse : dans les eux cas, un désastre financier (en espérant qu’il ne se double pas d’une catastrophe nucléaire…)
Il est par ailleurs question de prolonger la durée de vie de certains réacteurs jusqu’à 80 voire même 100 ans. La propagande prétend que, grâce aux aménagements réalisés, ils sont « plus sûrs qu’à l’origine ». C’est déjà ce qui était affirmé avec les réacteurs de type Fukushima…
Page 135 :
En-dessous de 200 mSv/an (de contamination), il n’y a pas d’effet observable sur la santé, même à très long terme.
Il n’y a pas d’effets… observés ! En effet, on ne trouve que ce que l’on cherche, ou ce que l’on pourrait mettre en exergue par des enquêtes épidémiologiques. Or, lorsqu’un ancien intérimaire du nucléaire meurt de cancer, avant même de pouvoir profiter de sa retraite, sa maladie n’est jamais rattachée aux irradiations et contaminations subies dans les centrales françaises. Son cancer est attribué à la génétique, ou à la pollution, ou à la malchance, mais jamais au nucléaire…
Page 136 :
Près d’une centrale nucléaire, la radioactivité augmente de 0,02 mSv.
… et immensément plus en cas d’incident, d’accident et, pire, en cas de catastrophes comme celles de Tchernobyl et Fukushima. Ces dernières ont entrainé le déplacement massif de centaines de milliers d’habitants dont beaucoup seraient effectivement décédés en restant sur place. Si une centrale nucléaire cause une catastrophe, que vous avez la chance de survivre mais que vous êtes évacué, interdit de revenir chez vous pendant des décennies (avec diverses autres conséquences comme par exemple la perte de votre emploi), M. Jancovici viendra vous dire, comme il l’a fait à de nombreuses reprises, que ce n’est pas bien grave et que l’on peut tout à fait s’accommoder d’une « petite » catastrophe nucléaire de temps en temps…
Page 136 :
Les réacteurs français sont à « sécurité passive » car ils sont à eau pressurisée. Si l’eau fuit, la réaction s’arrête. C’est ce qui manquait à Tchernobyl.
C’est ce qui était aussi prétendu pour les centrales comme celles de Fukushima (comparables aux centrales françaises)…
Page 137 :
Contrairement aux réacteurs de Tchernobyl, les réacteurs d’EDF n’ont pas de vocation militaire.
On peut TOUJOURS récupérer à des fins militaires le plutonium produit par une centrale « civile ». Par ailleurs, une centrale « civile » est un excellent objectif militaire… pour les ennemis !!! (cf guerre en Ukraine)
Page 137 :
Deux raisons empêchent que Tchernobyl arrive en France :
– Il n’y a pas de graphite dans le cœur de nos réacteurs.
– Nos centrales disposent d’un « recombineur d’hydrogène ». Si l’hydrogène apparaît dans l’enceinte, il est recombiné avec l’oxygène… pour faire de l’eau.
Attention, une fois de plus M. Jancovici prend les gens pour des imbéciles en jouant sur les mots : il est en effet exact que la catastrophe nucléaire française ressemblera bien plus à celle de Fukushima qu’à celle deTchernobyl… La belle affaire !
Par ailleurs, malgré toutes les parades prévues (comme les dits recombineurs), ce sont toujours des scenarios imprévus qui entrainent les désastres. Les accidents nucléaires sont toujours « impossibles »… jusqu’à ce qu’ils surviennent !
Page 138 :
L’UNSCEAR est au-dessus de tout soupçon.
(Unscear : Comité des Nations unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants)
On épinglera, avec M. Jancovici, Mme Shalmani qui est invitée à raconter n’importe quoi plusieurs fois par semaine sur l’antenne de LCI. Il y a quelques semaines, elle a prétendu que la catastrophe de Fukushima n’avait fait « aucune victime », s’appuyant pour faire cette affirmation mensongère sur les déclarations de l’Unscear, en répétant à plusieurs reprises qu’il s’agissait d’un organisme « indépendant ».
Or, par exemple, le représentant français à l’Unscear est un membre du Commissariat à l’énergie atomique. Et les représentants des autres pays ont bien entendu exactement le même profil. M Jancovici et Mme Shalmani pensent peut-être que ce comité est constitué de boulangers, charpentiers, chanteurs, etc. Non, l’Unscear est exclusivement composé de « gens du nucléaire », et ils font ce pourquoi ils sont (grassement) rémunérés : promouvoir le nucléaire, si nécessaire par le mensonge. Au final, M Jancovici a « raison » : personne ne peut soupçonner l’Unscear… de ne pas faire de la propagande pour le nucléaire !
Page 139 :
Tchernobyl n’a entraîné qu’une trentaine de morts à bref délai.
6000 enfants ont eu un cancer de la thyroïde, mais ça se soigne bien.
Le déni et le révisionnisme sont des méthodes habituelles des promoteurs du nucléaire et M. Jancovici en est une parfaite et écœurante illustration en prétendant que le désastre de Tchernobyl n’a causé que 30 morts. On lira avec intérêt cet article non partisan sur le site web de Libération :
En voici la conclusion : « Si l’on enlève les évaluations les plus hautes et basses, on se retrouve avec une fourchette, ou plutôt un râteau, allant de 4 000 à 200 000 morts. L’ONU en 2006 retenait une fourchette de 4 000 à 93 000. »
Page 140 :
Le stress dû à Tchernobyl a fait plus de dégâts que Tchernobyl lui-même.
M. Jancovici persiste dans le déni et le négationnisme, toutefois il est exact que le « stress » (terreur, évacuations, etc) causé par une catastrophe nucléaire en augmente lourdement les conséquences. Une fois de plus, le raisonnement de M. Jancovici est extrêmement pernicieux : il tente de faire croire que le nucléaire ne serait pas concerné par ces conséquences « supplémentaires ». Or, par exemple, des gens sont morts par accidents lors des évacuations : ce sont bel et bien des victimes de la catastrophe nucléaire, n’en déplaise à M. Jancovici.
Page 140 :
La zone d’exclusion de Tchernobyl est devenue une réserve naturelle. Le gain pour la biodiversité est sans appel.
C’est exact mais, bien que prétendant s’inquiéter pour la biodiversité, M Jancovici ne va quand même pas jusqu’à irradier sa maison, son jardin, et ceux de ses enfants et petits-enfants… En effet, la zone d’exclusion de Tchernobyl est une réserve naturelle… gravement irradiée. La faune et la flore y pullulent certes, mais il est très dangereux de s’y promener et d’y vivre : on y trouve d’innombrables animaux mal formés…
Page 141 :
Le nuage radioactif de Tchernobyl s’est rapidement dilué en s’éloignant de l’accident.
Effectivement, le nuage radioactif de Tchernobyl s’est « dilué »… dans toute l’Europe ! Sauf bien sûr en France où les amis de M. Jancovici ont estimé que la radioactivité s’était « arrêtée à la frontière »…
Page 141 :
Selon le rapport de l’UNSCEAR, la catastrophe de Fukushima n’a entraîné aucune conséquence sanitaire (pas de cancers, pas de malformations à la naissance).
Toujours ce même organisme constitué de « gens du nucléaire » (comme le représentant français, issu du Commissariat à l’énergie atomique) dont la mission est de promouvoir le nucléaire…
De vraies informations dans cet article :
Page 144 :
En réduisant le nucléaire, les allemands reviennent au charbon. En aggravant le réchauffement climatique, ils vont provoquer plus de morts qu’un accident nucléaire.
Une fois de plus, Jancovici ment : les Allemands ne sont jamais « revenus » au charbon : au contraire, ils en réduisent continuellement l’utilisation. Ainsi, la part du charbon (houille + lignite) dans la production allemande d’électricité est passée de 44% en 2013 à 24% en 2020. Noter que, pendant que les prétendues « élites » française déblatèrent, les Allemands réduisent continuellement le recours au charbon ET au nucléaire.
Noter aussi que, pendant que les promoteurs du nucléaire dénoncent la « sale » électricité au charbon des Allemands… la France importe massivement cette électricité pour éviter le black-out. On n’a pas entendu dire que M Jancovici refusait que l’électricité massivement importée d’Allemagne alimente son habitation et celles de ses proches…
Page 145 :
Le nucléaire rend moins dépendant de l’étranger que les énergies fossiles.
Notons déjà que la fait d’avoir développé le nucléaire de façon insensée n’empêche pas qu’environ 70% de la consommation française d’énergie sont couverts par les énergies carbonées (principalement pétrole et gaz, un peu de charbon… et pas mal d’importations !) De fait, en France, nous avons les problèmes liés aux énergies fossiles ET les problèmes du nucléaire.
Par ailleurs, loin du mythe de la France nucléaire triomphante, imposé dans l’opinion publique depuis des décennies, le nucléaire français est très dépendant de l’étranger. D’abord, 100% du combustible nucléaire, l’uranium, est importé.
Par ailleurs, la France a besoin de la Russie pour l’enrichissement du combustible, ce qui fait que M. Macron s’est opposé à ce que les sanctions européennes liées à la guerre en Ukraine concerne le nucléaire : aujourd’hui encore (début 2023), la France nucléaire fait du business atomique avec la Russie.
Par ailleurs, du fait des graves défauts détectés sur les réacteurs français (corrosion sous contrainte), EDF a été obligée de recruter à grand frais des soudeurs américains pour mener à bien des réparations que le nucléaire français est incapable de faire lui-même…
Page 146 :
Le nucléaire produit peu de déchets radioactifs. Ils tiennent dans une piscine olympique.
Si on met les déchets radioactifs dans une piscine olympique, c’est la fin du monde : le phénomène de criticité (déclanchement spontané et emballement de la réaction nucléaire lorsque des matières radioactives sont trop rapprochées) entrainerait la pire des catastrophes. En manque d’imagination, M. Jancovici se contente de reprendre les arguments pronucléaires les plus éculés (le coup de la piscine olympique date des années 70 !)
Par ailleurs le site de Bure, où l’industrie nucléaire veut enfouir de nombreux déchets nucléaires, comprend des galeries souterraines sur des dizaines de kilomètres : la natation olympique a sacrément augmenté ses distances de course…
Page 147 / 148 :
L’enfouissement des déchets est sûr. À 400 m de fond, ils sont sous les nappes phréatiques (qui sont à 20 m de profondeur).
Diverses tentatives d’enfouissements « sûrs » finissent en catastrophe comme sur les sites nucléaires du Wipp (Nouveau-Mexique) et d’Asse (Allemagne), ou le site chimique de Stocamine (Alsace)…
Page 148 :
Il reste assez d’uranium (sur Terre) pour faire fonctionner le parc annuel de centrales quelques centaines d’années.
Le nucléaire ne couvrant que 1,8% de la consommation mondiale d’énergie, il peut en effet imposer ses risques pendant très longtemps… en ayant une contribution infime à la lutte contre les émissions de co2. Si, d’un coup de baguette magique, le nucléaire couvrait subitement la moitié de l’énergie consommée dans le monde, il ne resterait alors de l’uranium que pour quelques semaines…
Une bonne fois pour toute, outre sa dangerosité, il faut comprendre que le nucléaire est dans l’incapacité absolue de réduire de façon effective les émissions de gaz à effet de serre…
Page 149 :
Le surgénérateur est une technique maîtrisée (…) Il multiplie par 100 l’énergie extractible de l’uranium. On a donc assez d’uranium pour des milliers d’années.
Le problème pour les adorateurs de l’atome, c’est que tous les surgénérateurs ont échoué depuis des décennies dans divers pays : Monju (Japon), Kalkar (Allemagne), Superphénix (France), etc. Les USA ont au aussi abandonné cette piste, tandis que les Russes parviennent tant bien que mal à faire hoqueter leur BN 800, qui ne réalise aucun des prodiges attendus (produire plus de matière fissile que consommée, etc)
Note sur le thorium : on entend souvent dire que la « solution » pour le nucléaire est d’utiliser comme combustible non plus l’uranium mais le thorium. Or, le thorium n’est pas fissile (il ne crée pas la réaction nucléaire), il est seulement fertile. Cela signifie que la filière nucléaire « au thorium » est en réalité celle des surgénérateurs de type Superphénix, Monju, Kalkar, etc. Le nucléaire n’a donc pas plus d’avenir avec le thorium qu’avec l’uranium…
Page 149 :
Les gens craignent plus les déchets nucléaires qui n’ont jamais tué que, par exemple, les accidents de voiture.
Curieusement, bien qu’il n’y ait « aucun danger », M Jancovici n’a jamais proposé que des déchets nucléaires soient stockés chez lui, chez ses enfants, ses petits enfants, etc
Page 150 :
Le charbon tue chaque année dans le monde l’équivalent de la ville de Grenoble.
Donc il faudrait remplacer les morts du charbon… par les morts du nucléaire ! Limpide…
Page 151 :
Les écologistes persistent à critiquer le nucléaire car il leur est difficile d’admettre qu’ils se sont trompés.
La part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité s’est effondrée de 17,1% en 2001 à 9,8% en 2021, chute libre qui continue et va continuer (des centaines de réacteurs arrivés en fin de vie vont fermer dans les 20 ans qui viennent) malgré les mensonges de M. Jancovici et de ses amis pronucléaires. Ce sont eux qui se sont trompés, se trompent… et trompent les lecteurs de leur BD…
Page 160 :
Le nucléaire a moins d’inconvénient que les énergies renouvelables.
C’est en quelque sorte exact : extrêmement centralisée, la production nucléaire est très pratique… pour le pouvoir (politique et industriel) qui peut la contrôler et maintenir les citoyens dans l’ignorance de ce qui se passe. Le pouvoir voit de fait beaucoup d’inconvénients aux énergies renouvelables qui peuvent être réparties un peu partout sur le territoire, décentralisées, déployées par les collectivités territoriales en concertation avec les habitants…
Page 161 :
Le nucléaire est le parachute indispensable pour freiner la chute que nous imposera la décroissance obligée
Le nucléaire montre l’exemple de la décroissance : comme déjà expliqué ci-dessus, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité s’est effondrée de 17,1% en 2001 à 9,8% en 2021, chute libre en cours…
http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article400
Commentaires récents