Interrogée par le quotidien « 20 minutes » pour savoir si la situation en Iran allait s’arranger, la comédienne iranienne Golshiteh Farahani a répondu qu’elle pensait que « oui ». Cela ne signifiait pas qu’elle espérait que les choses se calment. Bien au contraire. Pendant 39 ans (son âge), elle avouait avoir toujours répondu « non ». Mais là, c’était oui, un « grand oui ». « J’ai l’impression que le gouvernement islamique est devenu une fourmi ridicule et blessée qui a perdu toute crédibilité, un monstre qui saigne. Et même si c’est une question de temps, même s’il saigne longtemps, il va finalement mourir parce que cette génération de la jeunesse a arraché sa colonne vertébrale. Il ne peut plus marcher » ajoutait-elle avant de conclure : « Il va ramper un moment puis s’écrouler. Les Iraniens ne le laisseront pas se relever ». Il était temps que Blast se saisisse de la révolution iranienne. Dans ce zoom arrière sentant le soufre, la sueur et le sang, Denis Robert reçoit Marie Ladier-Fouladi, directrice de recherche au CNRS et démographe spécialiste de l’Iran et l’avocat franco-iranien Sahand Saber. Ensemble ils vont chercher à y voir un peu plus clair dans ce que vit le plus grand pays du Moyen Orient depuis la mort, le 16 septembre dernier pour une mèche de cheveux mal cachée, de Masha Amini assassinée par la police de l’Ayatollah Khamenei. Depuis six semaines, pas un jour où une manifestation n’est pas réprimée, une femme, un homme, un enfant ou un adolescent tués par les milices des mollahs qui tiennent encore le pays. D’un fil, si on en croit les témoignages d’opposants. Difficile de chiffrer les morts : 416 morts répertoriés et plus de 15000 arrestations sans compter les disparitions. Tout peut arriver là-bas, y compris le pire, une répression encore plus sanglante. Le régime peut-il encore tenir ? Les femmes sont-elles les seules à tenir le flambeau de la révolte ? Comment les pays étrangers peuvent il aider le peuple iranien ? Vers quoi peut basculer cet Etat religieux ? Une opposition est-elle en train de s’organiser ? Pourquoi les familles des hauts dignitaires de Téhéran quittent-elles le pays ? sont quelques-unes des questions auxquelles vont répondre nos invités.
Pour en savoir plus vous pouvez vous reporter sur les derniers ouvrages de Marie Ladier-Fouladi, La République islamique d’Iran vue de l’intérieur, Éditions du Croquant, 176 p., 2020.
Ou ses récentes publications : « La révolte de la génération Z », Le Un Hebdo, n° 420, 26 octobre 2022.
Et « Iran, Femme, Vie, Liberté », Esprit, novembre 2022 ; p.23-26.
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