Non, le nucléaire ne « revient » pas !
World Nuclear Industry Status Report(Situation de l’industrie nucléaire mondiale)
Septembre 2021 : https://cutt.ly/STCRsHn
En déclin, le nucléaire distancé par les renouvelables
Reporterre, 29 septembre 2021 : https://cutt.ly/vTCR9vU
Alors que les prétendus « grands médias » célèbrent un prétendu « retour en grâce du nucléaire », la publication 2021 de l’excellent rapport annuel World Nuclear Industry Status Report met les choses au clair. La réalité est implacable : la part du nucléaire dans l’énergie mondiale, déjà faible, ne cesse de baisser et, au contraire, celle des énergies renouvelables augmente fortement.
A elle seule, et depuis longtemps déjà, l’hydroélectricité produit plus que le nucléaire : environ 16 % de l’électricité mondiale pour seulement 10 % venant du nucléaire. Mais la grande nouveauté est que, pour le première fois en 2020, l’ensemble des « autres » énergies renouvelables (éolien, solaire, etc) a aussi produit plus d’électricité que l’atome.
Pour mémoire, la part du nucléaire dans la production mondiale d’électricité est passée de 17 % en 2001 à 10 % à ce jour, une véritable chute libre qui va s’accélérer au fil des innombrables fermetures de centrales (en grande majorité majorité, les réacteurs en service sur Terre sont en fin de vie) et de la montée massive des renouvelables.
De plus, selon l‘Agence internationale de l’énergie (AIE), « Les énergies renouvelables devraient représenter près de 95 % de l’augmentation de la capacité électrique mondiale d’ici 2026, le solaire photovoltaïque à lui seul en fournissant plus de la moitié. »
Si les dirigeants politique et industriels français arrivent hélas à lancer des chantiers de nouveaux réacteurs EPR (voir plus bas), non seulement ce sera un dramatique échec industriel et financier – suivant l’exemple des EPR de Finlande et Flamanville – mais cela fera manquer à la France le train des renouvelables… et de l’avenir.
Coup de tonnerre :
la CRIIRAD révèle
un défaut majeur
de conception
sur les EPR !
Fuite radioactive sur l’EPR de Taishan en Chine : la cause identifiée par la CRIIRAD
AFP, 28 novembre 2021 : https://cutt.ly/SYpSywf
Explications par Bruno Chareyron, directeur du laboratoire de la CRIIRAD
VIDÉO Criirad, 3 décembre 2021 : https://cutt.ly/cYpN9tG
Le défaut du réacteur chinois pourrait remettre en cause tous les EPR
Reporterre, 29 novembre 2021 : https://cutt.ly/NT7auS5
EPR : des vibrations anormales font planer un doute sur la conception du réacteur
Actu-environnement, 29 novembre 2021 : https://cutt.ly/LT7axEI
Nous avons déjà évoqué dans ces colonnes les déboires de la centrale EPR de Taïshan (Chine) dont le réacteur numéro 1 a été arrêté suite à des fuites radioactives… et des fuites dans la presse : les Chinois avaient bien l’intention de garder le problème secret.
Or, la première idée venant à l’esprit en apprenant l’existence de ce grave problème est de se demander si la même chose ne va pas arriver sur les autres EPR : le second de Taïshan, et ceux en chantier de Finlande, Flamanville et Hinkley Point (Angleterre).
Et justement, alors que les Chinois et EDF tentent par tous les moyens de réduire cette affaire à un petit problème de routine, la CRIIRAD rend publiques des informations cruciales qui lui sont livrées par un courageux lanceur d’alerte.
Les fuites sont dues à des vibrations qui proviennent d’un défaut de la conception de la cuve. Du coup, comme envisagé ci-dessus, ce sont probablement tous les EPR qui sont concernés ! Cerise sur le gâteau, ce problème est connu de l’industrie nucléaire française depuis 2007. Une fois de plus (rappel : https://cutt.ly/IYaMMeK), la prétendue « autorité » de prétendue « sûreté » nucléaire (ASN) est ridiculisée… ou tout simplement complice. Et les EPR peut-être compromis…
De nouveaux EPR ?
Bla bla bla…
Nucléaire : le retour de la pensée magique
Médiapart, 26 octobre 2021 : https://cutt.ly/bT46J8C
Nucléaire : pas encore lancés, les futurs EPR2 déjà en retard et plus chers
Contexte, 26 octobre 2021 : https://cutt.ly/IT2MTDO
Relance du nucléaire : la Cour des comptes souligne de nombreux obstacles
Reporterre, 18 novembre 2021 : https://cutt.ly/vT7dR8t
L’ASN accèpte la démarche d’exclusion de rupture prévue par EDF sur l‘EPR2
ASN, 15 septembre 2021 : https://cutt.ly/iT1o7hV
Outre les graves problèmes de conception évoqués ci-dessus, notons aussi qu’il est très facile d’annoncer la construction de nouveaux réacteurs EPR, les EPR2, forcément « plus sûrs », « moins chers », « plus faciles à construire » que les EPR actuels. Mais le bla-bla ne fait pas pousser les réacteurs et surtout ne les finance pas. Selon la propagande de l’État radioactif français, des EPR pourraient entrer en service à partir de 2035, ce qui serait déjà trop tard pour « sauver le climat » (à supposer d’ailleurs que le nucléaire en soit capable, ce qui est faux).
Or, dans un rapport de travail rendu public par Contexte, l’administration estime que le mise en service d’un premier EPR2 « aurait lieu au plus tôt en 2040 » et encore dans un scénario de « relative maîtrise industrielle » : autant parler de 2045 ou même de 2050. La Cour des Comptes elle aussi met en doute la « capacité à construire un nouveau parc de réacteurs [nucléaires] dans des délais et à des coûts raisonnables ».
Seule bonne nouvelle pour EDF, la prétendue « Autorité » de prétendue « sûreté » nucléaire (ASN) considère que « le recours à une démarche d’exclusion de rupture pour les tuyauteries principales des circuits primaire et secondaires du projet de réacteur EPR 2 est acceptable ». En clair, l’ASN accepte que, pour faire des économies, EDF réduise sur l’EPR2 la « sûreté » déjà gravement défaillante de l’EPR. C’est ça la « sûreté nucléaire » à la française…
Europe :
le nucléaire peut-il
être classé dans les
énergies « vertes » ?
Climat : la France demande à l’Union européenne de reconnaître l’apport du nucléaire
AFP, 10 septembre 2021 : https://cutt.ly/tTCGur6
COP26 : cinq pays européens refusent le classement par l’UE du nucléaire comme investissement « vert »
FranceTV, 11 novembre 2021 : https://cutt.ly/ETCGSgP
L’Autriche poursuivra l’UE en justice si elle inclut le nucléaire dans sa « taxonomie verte »
Euractiv, 18 novembre 2021 : https://cutt.ly/nTCG0RI
Tout le monde, y compris les pronucléaires, sait que le nucléaire n’est pas et ne peut pas être une énergie « verte ». On entend souvent parler de la question des déchets radioactifs ultimes, production criminelle pour laquelle n’existe et n’existera jamais la moindre solution : tout au plus des options… toutes mauvaises. Mais il ne faut pas oublier que l’industrie de l’atome produit des quantités insensés d’autres déchets radioactifs qui s’accumulent dans de nombreux sites.
La filière nucléaire, tout au long de ses activités, de la mines d’uranium jusqu’au stockage des déchets, contamine aussi l’air et l’eau par d’innombrables rejets radioactifs qui n’ont évidemment vraiment rien de « propres ».
Mais ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que les installations nucléaires rejettent aussi dans l’environnement, et principalement dans les rivières, des quantités astronomiques de produits chimiques.
Mais si les pronucléaires bataillent pour essayer de faire classer le nucléaire dans les énergies « vertes », ce n’est pas seulement par aveuglement ou par habitude de mentir : c’est tout simplement que ce classement pourrait permettre à la filière de bénéficier de financements et de prêts garantis au niveau de l’Union européenne. Et c’est fondamental pour eux.
En effet, déjà que la prétendue « relance » du nucléaire resterait très incertaine avec ces aides, elle serait totalement impossible sans. En résumé, l’industrie nucléaire joue sa dernière carte de survie, et son employé de luxe s’appelle Emmanuel Macron, menteur en chef…
SMR ou EPR ?
Grand fiasco
dans les deux cas !
Macron veut miser sur les SMR, les « petits réacteurs nucléaires »
Paris-Normandie, 12 octobre 2021 : https://cutt.ly/lYySRE2
« S’ils voient le jour, les petits réacteurs modulaires produiront une électricité ruineuse »
Le Monde, 14 octobre 2021 : https://cutt.ly/ST2pgCe
Nucléaire : Macron critiqué après l’annonce de la construction de nouveaux réacteurs
Le Monde, 10 novembre 2021 : https://cutt.ly/ET2cE2V
Annonces Macron : EDF est (bien heureusement) incapable de construire des réacteurs
Observatoire du nucléaire, 10 novembre 2021 : https://cutt.ly/zT2sBlB
Un jour (en l’occurrence le 12 octobre) Emmanuel Macron annonce le lancement en France d’une filière de « petits réacteurs modulaires », les fameux SMR. Ils seraient en effet « plus sûrs », « moins chers » et « plus rapides à construire » que les gros réacteurs comme l’EPR qui, incontestablement, sont… dangereux, ruineux, et impossibles à fabriquer !
Mais un autre jour (le 10 novembre), le « marcheur en chef » annonce que la France doit toutes affaires cessantes se lancer dans la construction…. de réacteurs EPR, ces gros mastodontes tant décriés (à juste titre). Comprenne qui pourra.
Avec flegme, l’Observatoire du nucléaire signale (dans Le Monde s’il vous plaît!) que la filière des SMR n’existe pas et que toutes les études concernant ce genre de réacteurs montrent qu’ils ne peuvent produire qu’une électricité ruineuse.
Puis l’Observatoire rappelle que la filière EPR est un désastre industriel et financier et que les prétendus « EPR2 » (eux aussi « plus sûrs » « moins chers », et papati et patata) ne peuvent que suivre le chemin – vers le gouffre industriel financier ! – des premiers EPR (cf ci-dessous).
En fait, ce pauvre Emmanuel Macron est comme un poulet sans tête, courant de façon hagarde en fonction de l’actualité. Un jour pour les petits réacteurs, un autre pour les mastodontes préhistoriques (EPR), et tous les jours de grosses âneries !
Dissimulations,
incompétences :
le parc nucléaire
français à l’agonie
Nucléaire : un cadre de la centrale du Tricastin dénonce une « politique de dissimulation »
Le Monde, 12 novembre 2021 : https://cutt.ly/VT7saSK
Risque de manque d’électricité : le parc nucléaire d’EDF est-il correctement géré?
Lexpress, 24 novembre 2021 : https://cutt.ly/wT7uZvZ
Indisponibilité des turbo-alternateurs de secours sur 12 centrales françaises
IRSN, 19 octobre 2021 : https://cutt.ly/pT7ovMt
Plus ça va, moins ça va. Le parc nucléaire d’EDF est de plus en plus délabré. Un article de L’Express qui évoquait la très faible disponibilité de nos vieilles centrales a été en partie réécrit pour édulcorer le propos mais, promis juré, ce n’est pas suite à une pression d’EDF. Défense de rire !
Au passage, on apprend que d’importants systèmes de sécurité, censés intervenir en situation accidentelle (et donc éviter une catastrophe), sont restés indisponibles pendant des mois sur pas moins de 12 réacteurs. Mais comme il n’y a pas eu d’accident entre temps, tout va bien !
Mais le plus croustillant, ce sont les révélations d’un courageux lanceur d’alerte, un cadre de la centrale du Tricastin qui dénonce « une politique de dissimulation » d’incidents de sûreté. Pour tout vous dire, on s’en doutait, mais c’est confirmé de l’intérieur.
Oui, bien sûr, EDF ballade la prétendue « autorité » de prétendue « sûreté » nucléaire (ASN), qui en est réduite à attendre les informations que les exploitants veulent bien lui donner, c’est à dire pas grand-chose en fait. Et dire que de (trop) nombreux médias osent encore prétendre que la France peut compter sur l’autorité de sûreté « la plus stricte et la plus compétente ». Blagueurs !
Nucléaire :
encore des
factures…
L’État rachète à Areva ses dernières parts dans Orano pour plus de 563 millions d’euros
Le Figaro, 26 septembre 2021 : https://cutt.ly/AT071HO
EDF perd 400 millions d’euros en spéculant sur le marché de l’électricité
Le Figaro, 29 octobre 2021 : https://cutt.ly/ST21Oz3
Livre – Le nucléaire subventionné en Régions
Damien Renault, 2 septembre 2021 : https://cutt.ly/HT20svG
Anne Lauvergeon écope d’un lourd redressement fiscal
Capital, 30 novembre 2021 : https://cutt.ly/DYp0alj
Pour une fois, les factures ne sont pas toutes à notre charge. Il y en a quand même, et des lourdes. Ainsi, l’État français a racheté les dernières parts du capital du groupe nucléaire Orano possédées par Areva pour un montant de plus de 563 millions d’euros. Cette cession de titres « doit permettre à Areva de faire face à ses engagements financiers liés à l’achèvement du chantier de l’EPR d’Olkiluoto, en Finlande ». Merci Areva et sa « reine » Anne Lauvergeon.
Du côté d’EDF, on fait mumuse en bourse et, pas de chance (pour nous), rien ne va plus ! Et encore 400 millions de plusque nous devons payer, que ce soit par nos impôts ou nos factures : soyez bien certains que ce n’est pas un incompétent comme le PDG Jean-Bernard Lévy qui comblera ses âneries avec sa cassette personnelle…
Moins voyant mais tout aussi écoeurant, l’industrie nucléaire bénéficie de lourdes subventions publiques par le biais des Régions, comme clairement démontré par l’excellent Damien Renault.
Mais voici la bonne nouvelle : Anne Lauvergeon s’est vu notifier un redressement fiscal de près de 500 000 euros (!) concernant les avantages indus qu’Areva lui a accordé pendant l’année suivant son départ en 2011 : mise à disposition d’un véhicule, salaires d’un chauffeur et d’une secrétaire, etc. Ces avantages se chiffrent à 635.262 euros, selon les comptes d’Areva. Puisque le fisc fait son travail, la justice va peut-être suivre et la dame aller en prison. A suivre…
Hulot, Canfin :
faux écolos,
vrais traîtres
Hulot et Macron reculent sur le nucléaire
Reporterre, 8 novembre 2017 : https://cutt.ly/nT2Q9Zb
Clash entre Nicolas Hulot et Stéphane Lhomme
RAPPEL – VIDEO, 10 juin 2011 : https://cutt.ly/9Yp4GN3
Taxonomie : le compromis idéal sur le gaz et le nucléaire de Pascal Canfin
Euractiv, 9 novembre 2021 : https://cutt.ly/2T2n13V
Veulerie de Pascal Canfin, ministre EELV du développement ?
RAPPEL – Agoravox, 25 janvier 2013 : https://cutt.ly/CT2W1mA
Canfin et Hulot : infréquentables… sauf entre eux !Il ne sert pas souvent à grand-chose d’avoir eu raison trop tôt, mais c’est quand même agréable lorsque la vérité éclate. Nous avons donc le plaisir de revenir 10 ans en arrière quand votre serviteur, à l’époque encore dynamique et (relativement) jeune, s’en était allé défier l’icône Nicolas Hulot lors de la primaire écolo de 2011, préalable à l’élection présidentielle 2012.
A l’époque, il était impensable d’oser critiquer ce mythe vivant, canonisé par son émission Ushuaïa diffusée par la chaîne très écolo TF1 (groupe Bouygues!) et sponsorisée par diverses multinationales particulièrement polluantes.
Mais nous ne nous étions pas démonté et, seul face à une armée d’adeptes et un parterre de notables « écolos » comme MM Placé et du Rugy et Mmes Duflot et Pompili, nous avions clairement annoncé « Nous avons un problème, c’est le problème Hulot » et l’avions directement invité à « se retirer de l’élection présidentielle ». Se retirer, c’était bien le mot.
Tant que nous y sommes, nous rappelleront avoir aussi défié en 2013 lors d’une matinale de France inter un ministre prétendu « écolo » : le dénommé Pascal Canfin aujourd’hui collabo de la macronie et changé de manoeuvrer à Bruxelles pour faire passer le nucléaire dans les énergies « propres ». Comme les De Rugy, Pompili et cie, Canfin est un de ces « prostitués politiques » qui se vendent à qui peut leur offrir un strapontin lucratif. Beurk !
I(n)ter-minable
Le Directeur Général du projet Iter confirme le retard et prévoit une révision du budget
Actu-environnement, 20 septembre 2021 : https://cutt.ly/wT1d1tq
Bernard Bigot, le menteur en chef du projet (à la dérive) ITER…
I(n)ter-minable, car Iter c’est minable et interminable. Pour mémoire, les promoteurs de ce projet de fusion nucléaire, à commencer par le Commissariat à l’énergie atomique (CEA), avaient assuré aux « responsables » politiques – des naïfs ou des voleurs, à commencer par le dénommé Jacques Chirac qui a tant fait pour la France ait la « chance » de recevoir Iter – que la mise en service serait pour 2016 et le budget de 5 milliards d’euros.
A ce jour, il serait question d’un « premier plasma » en 2025, et la « pleine puissance en 2035 ». Et encore, les Iteriens annoncent que ces dates ne seront assurément pas tenues, se cachant derrière la crise du Covid qui a bon dos. Quant à la facture, elle serait désormais d’environ 20 milliards… en attendant la suite !
Le directeur général d’Iter, le menteur professionnel Bernard Bigot, signale qu’une nouvelle estimation (mensongère bien sûr) sera donnée en novembre 2022. Quant à la fusion nucléaire, elle serait peut-être pour 2050, ou 2100, ou jamais : peu importe pour les « dirigeants » de ce projet nuisible : ils seront morts et enterrés et il ne sera plus possible de leur botter les fesses…
Pour mémoire, Iter ne produira jamais d’électricité (il n’est pas conçu pour ça, et de toute façon personne ne sait récupérer l’énergie engagée) mais en consommera d’immenses quantités. Les physiciens entre eux disent que « La fusion nucléaire est une énergie d’avenir, le problème c’est qu’elle le restera toujours ». Ils se tordent de rire puis vont voir les politiques pour leur raconter des salades (radioactives) et obtenir de nouveaux milliards à gaspiller…
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