Sans être exhaustif, Rapports de force a listé pour vous les principaux rendez-vous de la rentrée sociale. En tout cas, ceux déjà connus et programmés à l’avance. Des surprises sont toujours possibles, notamment dans l’Éducation nationale où des assemblées générales sont prévues lors de la première semaine de reprise des cours.
3 septembre : féminicides
Une marche organisée par les familles de femmes victimes de féminicide partira du cimetière de Grenelle dans le 15e arrondissement de Paris en direction de Matignon. Depuis le début de l’année, 100 femmes sont mortes sous les coups de leurs conjoints. Soit une tous les deux jours contre une tous les trois jours en 2018. Le 3 septembre est le jour qu’a opportunément choisi Marlène Schiappa, en réponse aux premiers rassemblements du début de l’été contre les féminicides, pour organiser un « Grenelle des violences conjugales ». De nouveaux rassemblements ont eu lieu ces derniers jours, notamment à Orléans, Paris et Toulouse. D’autres sont programmés dans plusieurs villes mardi soir.
7 septembre : gilets jaunes
C’est un peu la date de rentrée des gilets jaunes. Pour l’acte 43, la ville de Montpellier a été choisie pour une manifestation nationale. Ce qui n’empêchera pas des mobilisations dans d’autres villes, parmi lesquelles Bordeaux qui accueille en même temps l’université d’été de LREM les 7 et 8 septembre. Le samedi suivant, la ville de Nantes, où Steve Maia Caniço est mort noyé à la suite de l’intervention des force de l’ordre lors de la fête de la musique, retiendra l’attention du mouvement. Enfin, Paris devrait être le point d’orgue de la rentrée en jaune le 21 septembre pour une « mobilisation historique » dont l’objet est : «marcher ensemble contre le système, contre la destruction de la planète, le mépris des élites, la réforme des retraites et les fins de mois difficiles ». Les gilets jaunes promettent un « septembre noir » au gouvernement.
11 septembre : santé
La fédération CGT de la santé et de l’action sociale appelle à une journée de mobilisation et de grève avec une manifestation nationale à Paris. Elle a pris l’initiative dans l’été de poser seule cette date pour « proposer d’ores et déjà des perspectives de convergences et d’élargissements des luttes ». En plus des urgences, la CGT souhaite mobiliser l’ensemble du secteur hospitalier, public comme privé : « nos secteurs d’activité sont touchés par les politiques d’austérité gouvernementales en matière de santé, d’action sociale et de protection sociale », explique-t-elle.
13 septembre : RAPT
Les agents de la RATP sont appelés à cesser le travail le vendredi 13 septembre par l’UNSA, la CGT, FO, la CFE-CGC et SUD. En cause, la réforme des retraites qui prévoit la suppression de leur régime spécial qui aujourd’hui prend en compte la pénibilité liée à leurs missions de service public. Par ailleurs, plusieurs professions libérales (avocats, infirmières) manifesteront de leur côté le 16 septembre pour défendre leurs régimes particuliers.
16 septembre : Finances publiques
Les syndicats CGT, FO, CFDT, Solidaires et CFTC de la Direction générale des finances publiques (DGFIP) appellent à une journée nationale de grève pour s’opposer à « la déstructuration des services » et à « une baisse en termes de moyens humains et budgétaires » à l’occasion de la préparation de loi de finances 2020. Dans le contexte de mise en œuvre du prélèvement à la source, l’intersyndicale dénonce une situation où les services « sont au bord de la rupture faute de moyens ». Cette journée de grève est annoncée comme un « point de départ d’une nouvelle mobilisation des personnels de la DGFIP », et renvoie aux assemblées générales locales le soin de décider des modalités d’action.
19 septembre : EDF
Les syndicats CGT, CFDT, FO et CFE-CGC appellent à une journée nationale de grève pour dénoncer un projet de réorganisation nommé Hercule qui prévoit une séparation des activités de production et de commercialisation, avec la création de filiales dédiées. Les syndicats y voient une « désintégration » d’EDF et dénoncent un « mécano capitalistique », dont la finalité serait la nationalisation des pertes d’un côté et la privatisation des bénéfices de l’autre.
20 septembre : grève pour le climat
Ce coup-ci, il ne s’agit plus seulement de la jeunesse. « Nous ferons grève, quel que soit notre âge, pour mettre en pause l’espace d’une journée ce système économique », affirme un appel signé par une soixantaine d’organisations en France. Ce texte prolonge un appel international à une semaine d’action pour le climat du 20 au 27 septembre. Les grèves dans la jeunesse vont essayer de s’étendre en direction du monde du travail. Bien que soutenue en France par Solidaires, la FSU et la CGT, la grève prendra probablement du temps avant de devenir effective et de s’installer dans le paysage. Théoriquement, celle-ci devrait être reconduite le vendredi 27, mais cette date est peu mise en avant par les signataires français de l’appel à la mobilisation pour le climat et la justice sociale.
21 septembre : climat, retraites et gilets jaunes
C’est la journée la plus chargée en mobilisations du mois de septembre. À Paris, pas moins de trois défilés vont se partager la capitale. D’abord, une marche, accompagnée d’actions pour le climat, fera suite à la grève de la veille. Ensuit, Force ouvrière organise en solo une manifestation nationale à Paris. Il s’agira pour la troisième force syndicale du pays de compter ses troupes avant que la bataille sur la réforme des retraites n’entre dans le vif du sujet. Enfin, les gilets jaunes battront le pavé parisien pour un événement qui doit être le point d’orgue de leur rentrée.
24 septembre : retraites
Trois jours après Force ouvrière, la CGT appelle à une journée de grève interprofessionnelle sur les retraites, les salaires, l’emploi et les services publics. Le syndicat entend également faire vivre les questions sociales au cœur des mobilisations pour le climat qui entoure cette date. Des manifestations se dérouleront à Paris et en province. Pour l’heure, seul Sud-Rail a annoncé rejoindre cette initiative. Pour autant, une nouvelle réunion intersyndicale programmée ce mardi pourrait modifier légèrement le contour des organisations participant à cette journée.
26 septembre : services d’urgences
Le Collectif Inter-urgences a annoncé une journée nationale des services en grève. À ce jour, près de 240 services participent au mouvement lancé au printemps dernier selon le collectif. Pour le moment, il n’a toujours pas eu de réponses à ses revendications. À l’heure où nous écrivons, les modalités de cette journée n’ont pas été communiquées.
27 septembre : deuxième grève pour le climat
Une deuxième journée de grève pour le climat est programmée à l’échelle internationale. Mais elle semble peu investie pour le moment en France. À moins que la jeunesse, plus imprévisible que le reste de la population, ne se saisisse de cette date, il ne devrait pas se passer grand-chose ce jour-là.
28 septembre : déchets nucléaires de Bure
Cap sur Nancy pour les opposants au projet d’enfouissement de déchets nucléaires Cigéo à Bure dans la Meuse. Les 28 et 29 septembre, « un collectif d’associations, de comités de soutien lorrains et d’habitant-es résistant depuis près de 25 ans contre la méga-poubelle nucléaire de Bure » organise l’événement « Vent de Bure » qui réunira ateliers, bal et manifestation. Les opposants viendront des quatre coins de l’hexagone pour protester contre le projet et dénoncer la « vague de répression et de criminalisation inédite dans l’histoire récente des territoires en lutte », explique les initiateur de l’événement.
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