La 5G promet des connexions ultrarapides qui, selon les
évangélistes, vont transformer notre façon de vivre nos vies, allant des
voitures autonomes aux lunettes de réalité augmentée en passant par le
téléchargement d’un long métrage sur votre téléphone en quelques
secondes. La technologie 5G est considérée par certains comme une «
technologie clé » qui pourrait permettre des débits de télécommunication
mobile de plusieurs gigabits de données par seconde, soit jusqu’à mille
fois plus rapides que les réseaux mobiles en 2010 et jusqu’à 100 fois
plus rapide que la 4G. Dans de nombreux pays du monde, les gouvernements
se dépêchent de mettre en place l’infrastructure nécessaire pour
permettre le fonctionnement de la cinquième génération des réseaux de
télécommunication, la 5G.
Les débits de données de la 5G sont
susceptibles de répondre à la demande croissante de données avec l’essor
des smartphones. Ce type de réseau devrait favoriser le cloud
computing, l’intégration et l’interopérabilité des objets communicants
et des smartgrids (réseaux électriques intelligents) et autres réseaux
dits intelligents, dans un environnement domotisé et une « ville
intelligente ». Selon d’autres apports, cela pourrait également
développer l’imagerie 3D ou l’holographie, le datamining, la gestion du
Big Data et de l’IoT « Internet of Thing » (expression évoquant un monde
où tous les ordinateurs et périphériques pourraient communiquer entre
eux). D’autres applications concernent les jeux interactifs et
multijoueurs complexes, la traduction automatique et bien d’autres
encore. Cependant, si beaucoup ne louent que les avantages que cette
technologie va apporter, d’autres restent inquiets face aux conséquences
néfastes que cela pourrait avoir sur la santé humaine.
Autant
d’éléments qui font que les gouvernements et les entreprises de
télécommunication du monde entier ont reconnu l’importance des
technologies sans fil 5G. Cependant, selon un rapport du New York Times,
la Russie tenterait discrètement de saper la confiance dans cette
norme. Le journal a accusé le radiodiffuseur russe RT America d’avoir
attisé la désinformation liée aux problèmes de santé que pourrait causer
la 5G dans le but de retarder le déploiement dans d’autres pays, alors
que la Russie se préparait à lancer cette nouvelle technologie.
Le
New York Times rapporte que New Knowledge et Fianna Strategies,
sociétés de traçage de la désinformation, ont mis au jour des preuves
d’une campagne russe visant à semer le doute sur la 5G en utilisant RT
America pour diffuser de la propagande. Selon Molly McKew, la directrice
de Fianna, le gouvernement russe espère que « les gouvernements
démocratiques seront aux prises avec des problèmes liés à la santé et à
l’environnement suite au déploiement de la 5G ».
Alors que les
premiers réseaux 5G ont été lancés dans plusieurs pays, RT a diffusé
cette année seulement sept programmes alarmistes, comprenant des phrases
sensationnelles telles que « l’Apocalypse 5G » et « Expérience sur
l’humanité », tout en disant aux lecteurs que la 5G « pourrait vous
tuer». Dans un rapport RT a affirmé que les enfants exposés à des tours
5G développeraient des saignements de nez, des difficultés
d’apprentissage et un cancer. Des affirmations qui ont été reprises par
des centaines de blogs et de sites Web plus modestes, souvent sans
mentionner l’origine russe de ces histoires.
Ce n’est pas la première fois que les efforts prétendus de la Russie
pour répandre la désinformation sont évoqués. Pour mémoire, nous pouvons
citer le fait que plusieurs agences américaines ont conclu que le
gouvernement russe avait manipulé les médias sociaux et traditionnels
pour influencer les résultats de l’élection présidentielle américaine de
2016. Le New York Times explique que RT fonctionne en offrant sa
plateforme aux voix discréditées ou marginales, en promouvant des
campagnes contre la vaccination, le changement climatique et les
aliments génétiquement modifiés « pour semer la discorde et élargir les
divisions sociales ».
Dans le cas de la 5G, RT s’est servi de
termes comme « cancer sans fil » et « radiations » pour faire référence
aux signaux 5G, promouvant une « recherche » que le quotidien estime
discutable qui va à l’encontre des preuves scientifiques généralement
acceptées. Par exemple, malgré l’affirmation de RT selon laquelle « plus
la fréquence est élevée, plus elle est dangereuse pour les organismes
vivants », certains scientifiques notent que les signaux sans fil à plus
haute fréquence de la 5G sont en fait moins susceptibles de pénétrer la
peau humaine que les technologies antérieures et auront probablement
moins d’impact sur les organismes vivants.
Dans le même temps,
des efforts sont en cours pour lancer des réseaux 5G au sein de la
Russie et le New York Times rapporte que les Russes ont adopté des
conceptions encore plus extrêmes des signaux sans fil haute fréquence :
certains médias soutiennent même que la 5G pourrait être utilisée dans
le domaine de la santé publique par exemple pour lutter contre la perte
de cheveux, rajeunir la peau et traiter le cancer. RT a défendu ses
reportages, indiquant qu’il y a « beaucoup de questions sans réponse »
sur la 5G et suggérant qu’elle agissait de manière responsable en
matière de santé publique.
New Knowledge suggèrent que la
tactique de la Russie s’apparente à une « guerre de l’information »,
discréditant de manière hypocrite une technologie qu’elle s’efforce
simultanément d’adopter. Comme la Chine, la Russie a omis d’assister à
une réunion sur la sécurité autour de la 5G à laquelle ont participé
plus de 30 pays en raison de la suspicion de son intérêt à entraver les
initiatives en matière de sécurité.
Bruxelles aurait arrêté pour le moment le développement de la 5G
Début
avril, nous vous rapportions que même si la Commission européenne pense
déjà aux mesures pour sécuriser la 5G après son déploiement, la
Belgique cherche d’abord à s’assurer que cette technologie n’impactera
pas plus négativement sur la santé de ces citoyens que les précédents
réseaux ne le font déjà. Dans la capitale belge, le projet de
déploiement de la 5G va encore attendre un moment, du moins jusqu’au
moment où les autorités auront trouvé le moyen de minimiser à un taux
acceptable les rayonnements liés aux antennes dont la technologie a
besoin pour fonctionner. Le ministre de l’environnement du pays a
expliqué que la Belgique applique des normes de radiation très stricte
et qu’à l’heure actuelle, la 5G ne les respecte pas du tout. « Je ne
peux pas accepter une telle technologie si les normes de radiation, qui
doivent protéger les citoyens, ne sont pas respectées. Les Bruxellois ne
sont pas des cobayes dont la santé peut être vendue à profit. Nous ne
pouvons rien laisser au doute », a déclaré la ministre de
l’environnement, Céline Fremault.
Céline Fremault, ministre belge de l’environnement
Cela dit, Céline Fremault ne semble pas être la seule à émettre des
inquiétudes sur la technologie 5G. Il y en a d’autres comme elle à
l’exemple de Arthur Robert Firstenberg, auteur et militant américain qui
s’intéresse au rayonnement électromagnétique et à la santé. Il est
également le fondateur du groupe de campagne indépendant Cell Phone
Phone Task Force. Activiste de premier plan sur la question des
rayonnements électromagnétiques et de leurs impacts négatifs sur la
santé publique, il a décrit le déploiement de la 5G comme une «
expérience sanitaire de grande envergure » qui pourrait « devenir une
catastrophe mondiale ». Il affirme que le très haut débit pourrait
provoquer le cancer chez l’homme et la faune et pourrait aussi exacerber
les symptômes de l’hypersensibilité électromagnétique.
De plus,
il avait lancé une pétition pour tenter d’arrêter le développement de la
5G aux États-Unis, mais son action ne lui a pas réussi. La pétition
avait récolté environ 40 mille signatures. Dans sa pétition, il avait
décrire le déploiement de la 5G comme une expérience sur l’humanité et
l’environnement, ce qui serait un crime selon le droit international. «
Cela pourrait devenir une catastrophe mondiale. Lorsque les premiers
satellites ont été lancés à la fin des années 90 pour les téléphones
mobiles, le jour de leur lancement, les personnes sensibles à ces
phénomènes sont tombées gravement malades. Le taux de mortalité a
également augmenté de 5 à 10 % aux États-Unis et il a été signalé que
les oiseaux ne volaient pas », a-t-il insisté ensuite. D’autres
soulignent également que le déploiement de la 5G, tout comme cela vient
d’être le cas à Bruxelles, aurait été bloqué dans certaines villes aux
États-Unis pour des raisons de santé notamment le cancer et
l’hypersensibilité.
Sous d’autres cieux, des études ont été
menées pour comprendre les effets néfastes liés à la technologie 5G une
fois qu’elle sera déployée. Radiation Health Risks, un média qui traite
des effets nocifs des radiations de fréquence (RF) a écrit que la
technologie 5G est très dangereuse pour l’humanité, car elle émet des
radiations à un niveau plus élevé que toutes les technologies
antérieures tout en soulignant le fait que ces radiations ont un lien
étroit avec le cancer et d’autres maladies. « L’Organisation mondiale de
la santé a classé le rayonnement RF comme « cancérogène » possible en
2011. De plus, des centaines d’études scientifiques examinées par des
pairs établissent un lien entre le rayonnement RF, le cancer, la mort
dans le berceau, les dommages à l’ADN (en particulier chez les
nourrissons et les foetus) et l’infertilité masculine. En outre, en
raison des limites des fréquences utilisées, il est estimé que, pour que
les utilisateurs aient une bonne réception, ils devront installer une
mini-station cellulaire tous les 2 à 8 maisons. Cela multipliera
considérablement la quantité de rayonnement RF à laquelle nous serons
exposés », explique le média.
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