Le mouvement contre le vie chère, dits des « gilets jaunes » est entré dans sa deuxième semaine. De nombreuses questions stratégiques s’y posent. Le pouvoir pèse pour obtenir des interlocuteurs et cela est intensément discuté, notamment sur les réseaux sociaux. On s’y demande aussi s’il vaut mieux rester sur les ronds points, aller bloquer des lieux stratégiques, ou appeler à la grève générale… Nous répondrons à tout cela en plusieurs articles. Voici le premier, sur les représentants.
Pourquoi le pouvoir veut-il des représentants ?
A quoi servent les représentants ? A négocier, servir d’interlocuteurs. Mais aussi à bloquer le mouvement : si tant est que les représentations soient fidèles, elles ne le sont que d’un moment précis.
Pour figer la mobilisation.
Contenir le mouvement dans ce qu’il était au tout départ, notamment sur le prix de l’essence, voici le premier enjeu. Si une part croissante des gilets jaunes et plus généralement des personnes intéressées par la lutte se prononce pour l’extension du mouvement, fait le lien entre le coût de l’essence et la crise du logement, parle de la hausse des salaires, cela ne fait pas les affaires du pouvoir. Alors, il met la pression pour obtenir une représentation dés maintenant, avec qui il espère bien négocier sur la base des revendications de départs.
Pour négocier la fin, et à bon compte !
A bon compte, car comme nous venons de le dire, sur la base des toutes premières revendications, grosso-modo du coup de colère contre le prix de l’essence. On ne sait pas quel mesurette ils lâcheront mais on sait déjà que ce sera de ce tonneau.
Mais surtout, un interlocuteur pour l’état, un représentant, c’est à dire une direction, car c’est ainsi que cela s’appelle, doit être en situation de gérer « son » mouvement. Comme c’est d’ailleurs le cas des directions syndicales, par exemple.
Diriger, cela veut dire quelque chose de très précis : il s’agit de maintenir l’ordre lorsqu’on le décide. Qu’est ce qu’une direction qui ne peut pas siffler la fin d’une mobilisation ? Une direction dépassée. Une direction qui ne décide plus rien.
Alors ne nous leurrons pas : si le pouvoir veut des représentants, c’est pour qu’ils trahissent le mouvement, le forcent à entrer dans un cadre trop étroit, le tuent.
Pour nous, c’est non !
Opposons nous tant que nous le pouvons à cela. Ce mouvement n’a pas besoin de ces représentants auto-proclamés. S’ils sont sincères, ils et elles n’ont rien à faire dans cette galère… Et s’ils poursuivent des ambitions politiques personnelle, à l’instar de ce Cauchy ( sois-disant porte-parole des gilets jaunes à Toulouse) très visible dans les médias ( il vient de lancer un mouvement « citron » qui laisse le gout amer de la récup….) Eh bien qu’ils ne se servent pas du mouvement comme marche-pied pour cela !
Le pouvoir est fébrile
Voilà pourquoi il cherche à négocier. C’est dans ces moments là qu’il faut augmenter la mise, étendre la mobilisation. Des lycéens appellent à bloquer leurs établissements dés vendredi. La grève est sur beaucoup de lèvres. On cause blocages stratégiques ( et nous y reviendrons dés le prochain article de cette série). Ce n’est pas le moment de lâcher : plutôt d’amplifier la lutte.
Contre ces conditions d’existences pourries. Ces fins de mois tellement à découvert que le 13 du mois suivant on est à nouveau a sec. Ou en guise de perspectives pour se loger, on a « le choix » entre des immeubles qui nous tombent dessus ou habiter en périphérie en déboursant un bras en essence… Ou on nous répète que le bio c’est bon pour la santé mais qu’on a même pas les moyens de s’acheter des œufs élevés en plein air… Quand ce n’est pas tout en même temps. Ou tout augmente sauf les revenus des prolos. Ou pour le futur ce sera aujourd’hui en pire. Et sur tout cela, notre galère, ils vont négocier quoi, les représentants ?
Organisons nous pour tout bloquer, barrages, grèves et manifs partout.
http://www.19h17.info/2018/11/26/des-representants-pourquoi-faire-cela-sert-il-le-pouvoir/
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