Le Comité Adama appelle tous les secteurs en lutte à le rejoindre dans le cortège de tête le 26 mai 2018.
Il est temps d’en finir avec les appels creux à « la convergence des luttes ».
Depuis Nuit Debout jusqu’aux manifestations du mouvement social actuel, les quartiers populaires sont évoqués à la marge. Les luttes des quartiers populaires sont considérées comme étant périphériques.
Nous n’allons pas nous contenter de quelques phrases antiracistes, à l’heure où l’armée de terre est envoyée pour encadrer un événement festif et familial à Beaumont-sur-Oise. Des militaires ont été envoyés avec des armes de guerre face à des enfants, dans le quartier de la famille Traoré qui mène la lutte pour réclamer Justice pour Adama. On assiste à une véritable gestion coloniale des quartiers qui font face aux violences policières.
Nous refusons les injonctions qui sont faites aux mouvements des quartiers populaires de n’aborder que « la question sociale », avec au passage un refus de considérer le racisme qui structure la société comme participant de cette « question sociale ». Pour nous, la « question sociale » comprend évidemment la gestion raciste de nos vies.
Nous ne sommes pas dupes, la casse des services publics, la sur-concentration des habitants des quartiers populaires dans les secteurs du marché du travail les plus précaires, font que nous sommes les plus concernés par la « question sociale ».
Dans certains quartiers, il n’existe quasiment pas de services publics. Ce sont des territoires complètement enclavés.
L’exemple récent de la glorieuse grève des salarié.e.s du nettoyage de la société ONET a permis de mettre en évidence l’exploitation capitaliste, raciste et sexiste dont sont victimes les descendant.e.s de l’immigration post-coloniale dans ce pays. Ce sont nos mères qui sont massivement exploitées dans le nettoyage industriel.
L’autre grande victoire des quartiers populaires concerne le combat mené par les cheminots marocains de la SNCF, dans l’indifférence générale de la gauche et des syndicats majoritaires. Ils ont fait condamner la SNCF pour discriminations! Là encore, il s’agit de nos aînés, ce sont nos pères.
Partant de ce constat, n’attendons plus que les grands partis de gauche et les syndicats prennent en compte réellement nos luttes.
Rejoignez-nous dans le cortège de tête où seront présentes les luttes des quartiers populaires.
Faisons une véritable alliance à égalité contre ce système!
Le Comité Adama.
https://reseau-ipam.org/cgi-bin/mailman/listinfo/collectif-cedetim
Un camarade de la FASTI, François, était présent dans le cortège de tête de la manif de samedi dernier à Paris. Il témoigne :
Bonjour,
Le 27/05/2018 à 21H16, GUERRIER Daniel a écrit :
>
> Pour alimenter la réflexion sur les « cortèges de tête ».
Ce samedi, le cortège de tête est passé sans problème, comité ADAMA devant.
C’est bien clairement au milieu de la foule (qui à mon avis, faisait
largement la moitié des participants à la manif) d’avant les syndicats,
foule qui devisait tranquille et bien tassée, que les CRS ont tenté de
frapper. Au dernier carrefour avant la Bastille, sous le prétexte
grossier d’un « bloc » s’attaquant tranquilou à une façade de banque, c’est
eux qui ont lancé quelques lacrymo assourdissantes. Ben, la foule s’est arrêtée
un long instant, le temps de s’écarter et de laisser les gaz passer, et
puis, hop, applaudissements rythmés, et c’est reparti .
A la Bastille, on a pu écouter et applaudir le comité ADAMA et autres,
sur les marches de l’Opéra, et apprécier à sa juste valeur une fin de
manif souriante. Sans attendre syndicats et partis, qui ont été un peu
gênés à leur arrivée.
Bref, pour en revenir au texte, oui, l’État est colonial, et utilise des
méthodes armées, dans les banlieues comme ailleurs …
ZAD partout !
François