CNT Solidarité Ouvrière /24 septembre 2016
Education
Le mardi 20 septembre, une quinzaine d’étudiants privés d’inscription, ont envahi la séance mensuelle du Conseil des Études et de la Vie Universitaire (CÉVU) de l’Université Paul Valéry – Montpellier 3. Cette action, avec pancartes, banderole et mégaphone, visait à soutenir une motion déposée lors de ce conseil, qui devait être soumise au vote et permettre l’inscription immédiate de ces « sans-fac ».
En effet, au cours de la rentrée 2016, de nombreux étudiants se sont vus refuser leur inscription en première année de Licence comme en Master au sein de l’Université Paul Valéry. Ces étudiants ont entamé de nombreuses démarches depuis mi-août, restées sans réponse. Mardi 13 septembre, un rendez-vous avait été pris par le Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier (SCUM) auprès du vice-président du CÉVU, monsieur Philippe Joron, afin de déposer leurs dossiers et obtenir une inscription pour ces étudiants. A notre demande d’inscription collective, il nous a été répondu que seul un traitement au cas par cas serait effectué. Or ce traitement au cas par cas prive de nombreux étudiants de leur droit à l’inscription dans l’établissement universitaire de leur choix.
Plusieurs propositions constructives ont été avancées par notre syndicat, toutes restées sans réponse, à savoir, la mise en place de Dispenses d’Assiduité (DA) exceptionnelles pour les étudiants souhaitant s’inscrire dans les filières à capacité d’accueil afin de ne pas surcharger les cours qui le seraient déjà, la prise en charge par le syndicat des dossiers d’inscription, afin d’alléger la charge des agents administratifs, et la proposition, par chaque étudiant concerné, de deux vœux d’orientation différent, afin d’éviter la surcharge d’effectifs dans certaines filières.
Ce mardi 20 septembre, alors que le président de l’université, Patrick Gilli a pris instantanément la fuite par une porte dérobée, les étudiants privés d’inscription étaient déterminés pour demander des comptes concernant leurs nombreuses démarches restées sans réponse, et surtout faire la lumière sur le fonctionnement opaque de la procédure d’inscription. A leur demande présente, ils n’ont eu comme réponse que le mépris et la malhonnêteté, dans une ambiance tendue ou l’ancienne vice-présidente du CÉVU, Laure Echalier menaçait les syndicalistes d’un passage en commission disciplinaire. L’actuel vice-président de cette instance, Philippe Joron, élu sur la promesse d’une gestion plus transparente, s’est contenté de botter en touche en affirmant que des « dispositifs avaient été mis en place », tandis que le président Gilli, revenu de sa brusque fuite, affirmait de façon assurée que la procédure informatique d’inscription, « Admission Post-Bac », avait été close le 9 septembre. Or, étudiants et administratifs ont remarqué que cette procédure avait été fermée quasiment deux mois plus tôt, en plein mois de juillet. S’agit-il d’un mensonge éhonté ou d’une méconnaissance surprenante du dossier ?
En tout cas, l’honnêteté ne semble plus être une valeur en vogue au sein de la direction de l’université. En effet, si les sans-fac et leur soutiens ont mis fin à l’occupation du CEVU au bout d’une vingtaine de minutes, c’est en échange de la promesse que la motion visant à les inscrire serait étudiée de façon approfondie. Or, il n’en a rien été puisque la motion, qui devait être soumise au vote, a finalement été retirée de l’ordre du jour, ce qui constitue une violation flagrante de la loi en la matière. Par contre la direction de l’université à jugé bon de retirer le SCUM de la commission de la vie étudiante, l’instance chargée de la domiciliation des associations et de la validation de leurs rapports moraux et financiers. S’agirait-il là d’une façon, pour la présidence, de réduire au silence le « dialogue social », qu’elle prône si souvent ?
Malgré les promesses non-tenues, les mensonges et les menaces, nous continuerons à soutenir les sans-fac dans leur lutte pour leur inscription au sein de l’Université Paul Valéry. Plus largement, nous continuerons à nous battre contre la sélection illégale pratiquée par la direction de l’université, en convergence avec les luttes plus globales contre la précarité.
Syndicat de Combat Universitaire de Montpellier – SCUM
Membre de la CNT – Solidarité Ouvrière
syndicat.scum@live.fr – www.combatuniversitaire.wordpress.com
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