Rivesaltes: Facteurs.trices, fin du conflit!

La négociation d’hier a enfin porté ses fruits! La discussion a permis de dégager un compromis honorable de sortie de crise. La reprise du travail devrait se faire lundi après 7 mois de grève.

Origine du mouvement

Dans sa recherche de rentabilité et de productivité, la poste applique des restructurations dans les centres de distributions avec des conséquences sur les conditions de travail des agents.
Ces faits suppriment des postes, rallongent les tournées, ne remplacent pas les absents et donc augmentent le boulot des présents. Déjà épuisés par les surcharges de travail et après de nombreuses alertes envers la direction, les facteurs.trices décident, le 30 novembre 2015, de se mettre en grève contre la nouvelle organisation du travail.
12 des 18 facteurs.trices se lancent dans un conflit historique par sa durée et sa solidarité, mais cela ils.elles ne le savent pas pas encore.
Lors des première négociation ils.elles présentent leurs revendications qui portent principalement sur la création de postes, également sur diverses dispositions d’organisation des tournées ainsi que d’autres détails spécifiques à la profession du secteur. Ce qu’ils.elles obtiendrons au bout de plusieurs mois, après d’âpres discutions.
La direction de la poste, dans le cadre général de sa politique capitaliste et avec l’arrogance qui caractérise les instances dirigeantes, s’oppose et reste sourde aux revendications.
Pendant que s’écoulent ces mois, dans ce climat délétère, ils.elles décident pour faire face économiquement, de se rendent sur les marchés en vendant des crêpes, des paëllas, des boles de picoulat. Cela fonctionne assez bien et si ça fait du bien aux finances des grévistes, cela leur permet aussi de populariser leur lutte. Mais la poste reste droite dans ses bottes et ne varie pas de sa ligne. Elle va même assigner le délégué syndical CGT devant le conseil de discipline en réclamant 24 mois de suspension de fonction. les motifs sont des plus fallacieux, les raisons sont plus prosaïques, ce militant est un des animateur du mouvement ceci explique sans doute cela. C’est alors, face à cette situation qu’un collègue, adhérent à SUD, par solidarité , se déclare en grève de la faim. « Un coup contre l’un d’entre nous est un coup contre tous ». On voit ici que se n’est pas qu’un slogan. Devant le conseil de discipline, la direction a réduit ses prétentions et ne réclame plus que 12 mois de suspension. Aucune majorité ne s’étant dégagée, c’est le directeur régional, la semaine dernière, qui ramenait la sanction à 3 mois de suspension dont un avec sursis. La sanction est acceptée dans un soucis de conciliation afin de permettre d’aller vers la fin du conflit.
Cependant il reste encore en suspend, la demande sur le décompte des jours de négociations. En effet, les grévistes veulent que les journées de négociations soient décomptées des journées de grève et donc payés comme temps de travail. Refus de la direction qui quitte immédiatement la réunion. Face à cette attitude autoritaire et après une consultation entre les salariés, ils.elles décident ne pas sortir de l’établissement. Ils.elles y passeront la nuit malgré la visite de l’huissier et d’une paire de gendarmes leur signifiant l’illégalité de leur action.

Épilogue

Ultime négociation, cette fois la direction de la poste accepte la discussion et partage la proposition de l’intersyndicale. Elle s’engage à payer les jours de négociations. Ce qui, pour les grévistes, permettra de compenser une partie de l’avance sur salaire que la direction avait octroyé les 2 premiers mois. « Dette » quelle avait récupérée en ne payant pas les congés dûs à ce moment là.
Au final, il aura fallut 7 mois de grève, une grève de la faim, plus une détermination et une solidarité exemplaire pour que les conditions d’une reprise du travail, se fasse la tête haute et la dignité retrouvée.

Saluons ici le courage et la fierté d’être de ces travailleurs.euses de la poste
Seule la lutte paie!

Salut et fraternité

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