mardi 20 octobre 2015, par Collectif de solidarité avec Keywan
Appel du Collectif de solidarité avec Keywan Karimi,
cinéaste iranien condamné à la prison
et à recevoir 223 coups de fouet
En octobre 2015, le cinéaste Keywan Karimi a été condamné à six ans de prison et à 223 coups de fouet pour « propagande contre les lois gouvernementales » et « insultes à la sacralité de la religion ». Il était auparavant emprisonné, puis relâché, surveillé et assigné à résidence sous caution.
Ce qui justifie aux yeux du gouvernement iranien cette sentence dont l’application est imminente est un film documentaire sur les murs de Téhéran, dont les graffitis et les peintures retracent l’histoire de l’Iran de la chute du shah à nos jours.
Dans l’urgence d’épargner à Keywan la barbarie d’un tel jugement, il faut compter sur une mobilisation de l’opinion publique où s’enrôleront sans trop de peine les élus de gauche et de droite d’une démocratie corrompue, toujours prête à se servir de l’humanisme comme d’un savon qui lui ôte un peu de sa crasse. Il n’est pas exclu que le gouvernement iranien s’avise aussi qu’il est préférable ne pas agacer inutilement la fausse bonne conscience des hommes d’affaires, toujours en quête de prétextes pour faire monter les prix, escomptant des affaires rentables avec un gouvernement prétendument modéré.
Porter de tels faits à la connaissance de tous est un acte doublement salutaire. Il s’agit bien sûr d’éviter à Keywan une peine inique. Mais il propage inséparablement la conscience que vivre librement selon ses aspirations est la poésie qui mettra fin aux archaïsmes qui persistent à régner partout. La poésie vécue et revendiquée est une violence sans armes, une violence qui n’a pour elle que la résolution de ne pas céder à la peur, aux menaces, à toutes les formes de pouvoirs, qu’elles relèvent de la religion, des idéologies ou des réflexes individuels de prédation.
Collectif de solidarité avec Keywan,
le 16 octobre 2015
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