Dans son rapport sur l’année 2012, le Secours catholique fait un constat accablant : la précarité gagne du terrain et la hausse du chômage ne fait qu’aggraver le phénomène. C’est un signal de plus de la précarisation d’une partie du pays que dévoile ce jeudi le Secours catholique, dans son rapport statistiques sur l’année 2012 (1). Non seulement les gens qui sont dans le besoin sont plus nombreux mais ils sont de plus en plus pauvres. Pour avoir un ordre d’idée, les personnes accueillies vivent, ou plutôt survivent, avec 497 euros par mois en moyenne. Femmes seules, étudiants, pères divorcées, diplômés ou non diplômés, chômeurs, étrangers en situation régulières ou non ; la pauvreté ne fait pas de discrimination. Depuis 2000, les couples avec enfants, les familles monoparentales et surtout les étrangers (+13 points) sont de plus en plus nombreux à avoir recours à l’association. Un coupable est tout désigné : le chômage. Ils sont 68% à ne pas avoir d’emploi. Non sans inquiétude, le rapport souligne «l’enracinement» dans l’inemploi des personnes prises en charge. Parmi elles, presque la moitié ne perçoit plus aucune indemnisation depuis six mois et plus. Et le chiffre est en augmentation constante. Dans le même temps, les chômeurs indemnisés sont de moins en moins nombreux. «La plupart des gens ont des besoins urgents, la demande d’un colis alimentaire par exemple, l’entrée sur le marché de l’emploi est extrêmement éloignée de leurs préoccupations directes», explique Michel Rebière, bénévole à Clermont-Ferrand. Ceux qui ont un travail sont-ils mieux lotis ? Pas vraiment. 30% des demandeurs ne possèdent qu’un emploi à temps partiel. Et même les détenteurs de CDI à temps plein (ils sont 4,8%) ne parviennent pas à s’en sortir. Personnalisation de l’accompagnement Les étrangers sont à coup sûr les plus touchés par la précarité. Pour eux, tous les voyants sont au rouge : logement, titre de séjour, travail, revenus. En attente de statut ou sans papiers, ils vivent très souvent avec moins de 200 euros par mois. Sans titre de séjour, impossible ou presque de trouver un travail ou un logement décent. Face à une telle situation, par où commencer ? «Avant tout : trouver une activité pour toutes ces personnes», confie François Soulage, président du Secours catholique. «Cessons de considérer les gens comme des numéros, personnalisons l’accompagnement et donnons nous les moyens d’agir», ajoute t-il. Loin de céder à la fatalité, il reste persuadé que des solutions existent. Privilégier les contrats aidés aux indemnités de chômage, créer (enfin) un véritable accompagnement jusqu’à l’emploi, renforcer le rôle des missions locales, autant de propositions que le Secours catholique préconise.
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