« Après la retirada de 1939, chez les parents dominait la frustration d’avoir perdu non pas la guerre mais la révolution à laquelle ils crurent ; le sentiment d’avoir, pendant quelque temps, réussi à faire cohabiter utopie et réalisme fut relayé par celui d’avoir été incompris et lâchés par le monde ouvrier français et européen. »
Mais la plupart d’entre-eux et certains de leurs enfants ont continué comme ils ont pu à combattre le franquisme, en France – les yeux rivés sur el Interior –, dans la Résistance puis, après la Libération, en appui des maquis espagnols ou en tant que « passeurs d’espoir ».
À travers un récit à la première personne, Jordi Gonzalbo nous fait entrer dans le microcosme du Mouvement libertaire espagnol en exil à Perpignan à travers son activité dans un groupe des Jeunesses libertaires :
« Il régnait au sein du groupe une confiance absolue. Les réunions de travail étaient laborieuses, dans le bon sens du terme, et les décisions parfois délicates à prendre. Nous étions pourtant loin d’être des militants purs et durs, nous étions laxistes et enclins à la bonne humeur. Sans vraiment le réaliser, nous fonctionnions comme ce que nous étions vraiment : un groupe d’affinité qui ne s’embarrassait pas des protocoles qui avaient encore cours dans nos milieux… »
Jordi Gonzalbo est né à Barcelone en 1930 où ses parents militent à la CNT. Il vit à Perpignan depuis 1938. De 1960 à 1975, il participe aux activités d’un groupe de la ¬Fédération ibérique des jeunesses libertaires.
http://www.atelierdecreationlibertaire.com/Itineraires-Barcelone-Perpignan.html
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