tract-communiqué unitaire du 66 contre la guerre au Mali
(janvier-février 2013)
les premiers signataires sont ASTI66, CNT66, Initiatives citoyennes, FASE, Mouvement de la paix, NPA, PG66, Rassemblement des travailleurs
Condamnons l’état de guerre, troupes françaises hors du Mali !
Mali : pourquoi nous mentir ?
Nous refusons l’argumentaire permanent sur le caractère inéluctable des interventions militaires. L’intervention française en Afghanistan fut déjà conduite au nom de la lutte contre le terrorisme et du respect des droits de l’homme et de la femme. Depuis deux semaines, c’est au Mali que l’armée française intervient pour « détruire les terroristes » selon les propres mots de François Hollande qui s’était pourtant engagé à ne pas intervenir directement dans ce pays.
C’est la grande union sacrée des hypocrites : en France où Ayrault, Valls, Copé, Fillon et Le Pen applaudissent de concert, aux USA, à l’OTAN, à l’U.E. et même au Conseil de sécurité de l’ONU où les cinq grandes puissances ont droit de Veto.
Chacun de nous a le droit de savoir !
Les véritables motifs économiques et politiques de cette guerre, c’est la réaffirmation de l’emprise politique et économique française sur le continent africain. En réalité pour l’intervention au Mali comme pour la guerre en Li- bye, les grandes puissances ne veulent que dicter leurs lois à tous les peuples.
La vérité, c’est que la région est riche en pétrole et en gaz. Le bassin de Taoudéni, large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, la Mauritanie et le Niger, provoquent l’appétit du Groupe Total, et de la Sipex, filiale internationale de la Sonatrach algérienne. Jean François Arrighi de Casanova, du groupe Total, parle d’immenses découvertes gazières dans le secteur, et même d’un « nouvel Eldorado ». Le Mali est aussi riche en or (mine d’or de Bouygues notamment), uranium, lithium, fer, schistes bitumeux, nickel, étain, zinc.
La vérité, c’est que pendant que le pays est spolié de ses richesses par les Compagnies multinationales et les États occidentaux, la population malienne est maintenue dans une misère intolérable.
Les véritables effets de la guerre :
C’est pour les actionnaires d’AREVA et de Dassault, l’envolée du cours de leurs actions…
C’est le risque d’un véritable désastre humanitaire et c’est pourquoi la féministe malienne Aminata Traoré, coordinatrice de la Marche mondiale des femmes, dénonce l’instrumentalisation « des violences faites aux femmes pour justifier l’ingérence et les guerres de convoitise des richesses de leurs pays ». Elle ajoute : « Pourquoi les puissants de ce monde qui se préoccupent tant du sort des femmes africaines ne nous disent pas la vérité sur les enjeux miniers, pétroliers et géostratégiques des guerres ? »
C’est la discrimination contre toutes les minorités. Le peuple touareg dont les droits sont bafoués ne doit pas être la victime de cette guerre.
Mais c’est aussi tout le peuple malien qui va subir les effets de cette guerre. Les exécutions sommaires, la torture, les meurtres xénophobes ont déjà commencé et Amnesty International et la FIDH les ont dénoncés.
C’est l’aggravation de la condition des réfugiés. Et quel sera le sort réservé en France aux sans papiers maliens ? Combien d’entre eux sont en ce moment menacés d’expulsion par les mêmes Valls et Ayrault qui piétinent sans vergogne la terre du Mali avec leur guerre néo-coloniale !
C’est aussi, pour notre gouvernement, l’occasion de dépenses militaires vertigineuses qui serviront de prétexte à de nouvelles mesures d’austérité, à de nouveaux reculs sociaux au nom de la « dette de l’état ».
C’est enfin une pression directe sur la population française, prise dans un climat de peur permanente de « l’ennemi invisible », donnant lieu au renforcement du plan Vigipirate et à la présence d’un déploiement continuel de forces armées sur les lieux publics impliquant une situation de guerre sans fin.
Nous, militants politiques, syndicaux et associatifs, au nom de toutes les valeurs auxquelles nous sommes attachés, justice sociale, internationalisme, féminisme, pacifisme et anti colonialisme, nous exigeons dans l’unité :
Le retrait des troupes françaises du Mali Le respect du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes Une paix juste et durable qui passe par la fin des exactions intégristes, mais aussi par la fin du néo-colonialisme de la « Françafrique »
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