Débat collectif sur l’argent, son existence, les conditions de son abolition et les luttes de classe actuelles, avec le collectif « Tant qu’il y aura de l’argent ».
Lingots d’or, rondelles en métal, billets, ou virements bancaires, l’argent est omniprésent. Pour ceux et celles qui en ont, son accumulation est une véritable obsession. Celles et ceux qui n’en ont pas ne peuvent ni manger, ni se loger, ni se vêtir ni se soigner correctement.
Cette situation semble tellement naturelle que toutes les tendances dominantes de la pensée politique supposent que l’échange mercantile est la seule organisation possible de l’activité humaine. Le seul débat possible à gauche serait l’aménagement du désastre : répartir un peu mieux l’argent, réguler un peu mieux le marché, augmenter les salaires.
Pourtant l’argent n’a pas toujours existé.
Qu’est-ce que cela implique pour les luttes, pour le projet révolutionnaire ?
Nous vous invitons à en discuter avec le collectif qui publie le bulletin « Tant qu’il y aura de l’argent », le Jeudi 7 Février 2013 à 18h30 à l’Université Lyon 2 (Amphithéâtre Jaboulay).
Présentation du collectif
Depuis 2008, nous sommes rentrés dans une crise du capitalisme d’une ampleur comparable à la crise de 1929. Si une série de phénomènes déjà bien présents : endettement massif, pauvreté, chômage, etc, s’accélèrent, la perspective de changements importants et rapides de notre mode de vie s’ouvrent dans une mesure qu’il est encore difficile d’estimer. Une chose est sûre : comme le récitaient en cœur les médias britanniques durant les émeutes de l’été 2011, le business doit continuer.
Si la crise de 1929 a conduit à la plus grande guerre de l’histoire, une autre guerre est maintenant au programme de la relance : la guerre contre le prolétariat. Définit en fonction de sa place dans le système productif, le prolétariat forme une catégorie sociale contrainte de vendre sa force de travail pour survivre. Seule la révolution peut permettre au prolétariat, atomisé et divisé sous le capitalisme, d’agir en tant que classe.
Comme disait Marx, il est révolutionnaire ou il n’est rien. C’est dans une attaque mondiale sans précédent contre les prolos, que le capitalisme peut sortir de la crise. Pour ce faire, il doit réduire drastiquement le coût du travail. C’est ce que nous pouvons déjà voir en Grèce et qui tend à se généraliser à d’autres pays. Le champ des possibles se réduit de plus en plus : c’est le capitalisme ou nous.
En Europe comme aux États-Unis, la ritournelle est la même, celle de la rigueur, des sacrifices et de l’austérité. Ailleurs, la surexploitation connaît désormais ses limites : crise alimentaire, crise du logement,… Face à cette perspective, le prolétariat ne reste pas inerte.
Les révolutions qui ont commencé au printemps 2011 ou encore la colère des grecs sont un début de réponse.
Une autre réponse pour une partie des prolos, qui peut devenir importante, consiste à s’indigner, à réclamer un capitalisme alternatif où les banques seraient toujours des marchandes de pognon, mais publiques, où les salariés seraient toujours exploités par les patrons, mais dans la dignité, etc. : le tout sous l’égide d’un État social (socialiste pour les plus énervés) et bienveillant.
Nous partageons avec les représentants de ce courant, qu’à défaut nous appellerons démocratistes (et qui rassemble aussi bien des réformistes radicaux que des groupes se réclamant révolutionnaires), la conviction que le prolétariat doit lutter et résister aux politiques d’austérité. Mais nous ne voulons en aucun cas fournir de plans de gestion de crise, d’urgence, ou tenter de gérer le capital. Le bateau coule, et nous n’entendons ni colmater les brèches, ni gratter une place dans les canots de sauvetage réservés aux classes dominantes : nous comptons toucher terre.
Bien sûr, nous ne pensons pas que le capitalisme se laissera vaincre sans rien dire. C’est dans cette mesure que nous pouvons nous qualifier de révolutionnaires : aucune réforme, aucun moyen légal, ne supprimera ce qui est inscrit dans le code génétique du capitalisme : l’exploitation.
Dans cette période de crise la seule solution pour le prolétariat est de détruire le système actuel : le capitalisme. Nous refusons de lutter pour l’établissement d’une quelconque période de transition qui équivaudrait à gérer différemment le capital (État prolétarien, autogestion généralisée, etc.). Dans l’affrontement entre le prolétariat et le capital, nous préconisons l’asphyxie de l’adversaire et laissons les capitalistes faire joujou avec leur monnaie et leur or devenus inutiles si la société ne leur donne plus de sens. Toutefois, nous sommes loin de préconiser l’immobilisme, nous tentons d’établir une stratégie conduisant au communisme, c’est à dire à l’abolition de la propriété privée, du salariat, de l’État et de la valeur. Abolir le salaire, c’est supprimer la laisse qui nous tient aux capitalistes. C’est sur les cendres du capitalisme que nous construirons une société dans laquelle nous déciderons de produire selon nos besoins définis collectivement.
Enfin, nous partons du constat suivant : trop souvent, au sein du courant communiste auquel nous nous rattachons, que l’on appelle par ailleurs libertaire, communisateur, anarcho-communiste ou autre, les analyses politiques, économiques, sont compliqués, longues et parfois inaccessibles.
Organisés en collectif, nous tentons de proposer des analyses abordables et espérons de cette manière réunir de nombreuses personnes autour de discussions, débats et réflexions. Le fond de notre message est assez simple : on peut dire ce que l’on veut, mais tant qu’il y aura de l’argent, il n’y en aura pas pour tout le monde !
Organisé par Table Rase www.tablerase.org
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