Montpellier Poing Info, le 1er mai 2018 – Environ 3000 personnes ont défilé ce matin à Montpellier du parc de Peyrou à la place de la Comédie pour la journée internationale de lutte des travailleurs. La manifestation était calme, trop calme… Il en faudra plus pour faire plier Macron !
Pour rappel, cette journée puise son origine dans l’histoire du mouvement anarchiste. Le 1er mai 1886 à Chicago, plusieurs dizaines de milliers d’ouvriers sortent dans les rues pour réclamer l’application de la journée de huit heures. Le 3 mai, la mobilisation continue et la police et des antigrévistes tirent sur la foule et tuent deux manifestants. Le lendemain, les ouvriers organisent un grand meeting et une bombe explose, tuant des ouvriers et des policiers. La police arrête huit hommes dans les jours qui suivent. Leur particularité : tous sont des militants anarchistes et aucun n’était sur les lieux au moment de l’explosion, sauf un, présent à la tribune. Tous sont condamnés à être pendus. Trois d’entre eux obtiennent des grâces et voient leurs peines commuées en prison. Sur les cinq autres, l’un se suicide en prison et les quatre autres sont effectivement pendus. Quelques années plus tard, les huit anarchistes seront finalement tous innocentés.
En 1889, le congrès de la IIe Internationale socialiste réunie à Paris décide de consacrer le 1er mai comme la journée internationale de lutte des travailleurs. Le 1er mai 1890, des manifestations de travailleurs ont lieu dans le monde entier. Depuis, les politiciens et les chefs d’État de tout bord se sont échinés à détourner de sa signification révolutionnaire la journée du 1er mai. Staline l’a détourné pour glorifier le productivisme, Hitler en a fait une journée chômée et payée, comme Pétain, qui a désigné le 1er mai comme la « Fête du travail et de la Concorde social. »
« La journée du premier Mai est considérée dans le monde socialiste comme la fête du Travail. C’est une fausse définition du 1er Mai qui a tellement pénétré la vie des travailleurs qu’effectivement dans beaucoup de pays, ils le célèbrent ainsi. En fait, le premier mai n’est pas un jour de fête pour les travailleurs. Non, les travailleurs ne doivent pas, ce jour là rester dans leurs ateliers ou dans les champs. Ce jour là, les travailleurs de tous les pays doivent se réunir dans chaque village, dans chaque ville, pour organiser des réunions de masse, non pour fêter ce jour ainsi que le conçoivent les socialistes étatistes et en particulier les bolcheviks, mais pour faire le compte de leurs forces, pour déterminer les possibilités de lutte directe contre l’ordre pourri, lâche esclavagiste, fondé sur la violence et le mensonge. » Makhno (1928)