6 décembre 2016 par Secrétariat Entreprises
En 2012, une crise sociale frappait La Poste. Suicides et tentatives de suicide, stress, malaise face à une entreprise rentrée de plain-pied dans le capitalisme et s’éloignant du service public. La direction appelait à la rescousse un ancien de la CFDT — les champions de l’accompagnement —, Kaspar qui accouchait d’un rapport qui devait sauver l’entreprise. Quatre ans plus tard, rien n’a changé, la situation sociale s’est même dégradée. Les postier-es ont donc toutes les raisons d’être dans la rue.
Un banquier à la tête de La Poste, cela se voit ! Depuis l’arrivée de Philippe Wahl, La Poste a pris le virage d’une entreprise sous le joug de la financiarisation. Le poids de la filiale « La Banque Postale » dans les bénéfices pousse la direction à vouloir faire de la Branche financière le fer de lance du groupe, mais surtout de vouloir (faire de) calquer le modèle bancaire à toutes les strates de l’entreprise, notamment dans la recherche du profit à tout prix.
Conséquence : réduction des horaires d’ouverture et fermeture de bureaux de poste, multiplication de nouveaux services au courrier plus farfelus les uns que les autres comme par exemples : relève de compteurs électriques ou portage de nourriture pour chiens, sous-traitance à outrance au Colis…
Quelques rendez-vous du 8 décembre
Paris : à 14 heures face au Sénat
Nantes : place Bretagne à 10 heures
Toulouse : devant le bureau de Poste Capitole à 10h30
Marseille devant le Bureau de Poste de Delphes à 10h30 (métro Castellane)
Des conséquences pour les salarié-es et les usager-es
Cette stratégie d’une entreprise qui recherche avant tout les profits maximaux n’est pas sans dégâts pour nous. C’est tout logiquement que la presse s’est emparée des drames que nous subissons en montrant ce que nous vivons chaque jour dans l’entreprise : suppressions d’emplois massives, dégradation des conditions de travail, mépris pour notre vie personnelle. Nous devrions être à disposition de La Poste tels des robots.
Elle n’est pas sans conséquence pour les usager. e. s. La pause méridienne instaurée pour les facteurs, la sécabilité, les restructurations des PIC etc. risquent de provoquer de fait la fin de la distribution 6 jours sur 7. Les suppressions d’emplois dans les bureaux de poste, le poids de la Banque Postale induisent fermetures de bureau et réductions d’ouverture, mais surtout une volonté d’en transformer certains en simples agences bancaires sans personnel et uniquement des automates.
Grève à Saint-Denis (La Réunion) en décembre 2015.
Réagir face à ces attaques
La grève du 8 décembre est une première réponse que nous devons faire. Ce n’est pas la collaboration de classe des syndicats FO et CFDT par un accord qui brade encore une fois nos intérêts que nos conditions de travail s’amélioreront. Ces organisations syndicales ne nous défendent pas mais servent leurs propres intérêts bureaucrates. Il faut aussi penser plus loin que notre entreprise, alors que d’autres entreprises subissent chaque jour ce que nous subissons. La question de la convergence est donc importante.
Il faudra aussi se tourner vers la population. Même si quelques maires résistent, la plupart accompagnent la fermeture des bureaux. L’avenir de La Poste doit passer par un vrai débat avec la population.
La question de la socialisation d’un service public hors des mains du capitalisme, qu’il soit privé ou d’État, dont l’avenir appartiendrait aux usager-es et aux postier-es est très clairement d’actualité.
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