6 novembre 2015 par Commission Journal (mensuel)
Les capitalistes, responsables du changement climatique, s’efforcent à coups de green washing de rendre l’écologie compatible avec le système économique actuel. Pourtant, seule une réduction de la consommation des ressources et de l’énergie permettra de sortir de la crise écologique, et seule la mobilisation permettra de l’imposer, comme lors de la COP21 à venir.
Le réchauffement climatique est un des problèmes majeurs des sociétés du XXIe siècle. Mais loin de se réduire à un problème isolé, il est à la fois le maillon et l’amplificateur indissociable d’une crise globale. À l’origine du réchauffement climatique se trouvent les émissions massives de gaz à effet de serre des sociétés industrielles capitalistes, mais aussi leur logique fortement consommatrice et gaspilleuse en ressources, matières premières et énergies (pollutions des eaux, des airs et des sols, déforestation, extractivisme intensif et dérégulations géologiques).
Les conséquences du réchauffement climatique seraient désastreuses : menace de disparition de nombreuses espèces animales et végétales participant à l’équilibre global, menace d’effondrement des capacités de production agricole, graves menaces sanitaires. Tous ces changements constituent des dangers sans précédent pour les sociétés humaines.
mode de production insoutenable
Face à cela, les solutions actuellement dominantes, telles que le capitalisme vert, le développement durable, les new deals écologiques, consistant dans la fuite en avant technologique, le green washing et la financiarisation de l’écologie, s’avèrent largement insuffisantes. Elles ne remettent pas en question un mode de production insoutenable, prédateur et destructeur du vivant.
Pour aller plus loin :
le dossier écologie d’AL
notre tract « l’urgence écologique : sortir du capitalisme ! »
COP21 : Un pic de contestation pour le sommet climat
La seule voie possible pour survivre à la crise écologique est celle qui consiste à réduire drastiquement le volume de consommation globale de ressources et d’énergie et de recentrer la production vers ce qui est d’abord le plus utile et le plus nécessaire à la vie humaine et sociale. Il s’agit donc d’une décroissance.
Cette démarche entre alors en contradiction totale avec les impératifs de croissance et les sources de rentabilité nécessaires à la difficile survie économique du capitalisme.
Une telle solution ne peut donc venir ni des industriels ni des chefs d’État actuels, qui ont intérêt à défendre le capitalisme. Une solution étatique, nécessairement autoritaire, s’avérerait également désastreuse pour de nombreuses parties de la population. En premier lieu, pour les classes populaires qui se verraient à la fois écrasées économiquement et exposées plus que les autres aux catastrophes écologiques. Elle serait également désastreuse pour les millions de futurs réfugié-e-s climatiques, obligés de fuir les conditions devenues invivables de leurs territoires, et subissant les mêmes formes de répression que les réfugié-e-es actuel-le-s (reconduites aux frontières, extraditions, enfermement dans des camps ou centres de rétention, mort dans des cimetières marins).
Pour qu’une décroissance puisse rimer avec bien-être, il faudra une rupture franche avec les systèmes économiques et politiques actuels. Il faudra en finir avec le capitalisme et l’autoritarisme étatique. Une telle rupture ne pourra venir que d’un soulèvement massif des populations. En reprenant le contrôle des moyens de production, en les mettant en commun, et en les soumettant à une gestion démocratique directe, elles seront à même de les transformer, et de les utiliser en fonction de leurs besoins et des limites de soutenabilité.
Floran (AL Marne)
Photo : cc décroissance.org
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